La presse people… rien de nouveau sous le soleil! Bonne lecture plaisante!
Lundi 10 août 1778
Nicolas fut réveillé à neuf heures par Catherine qui s’inquiétait, le sachant peu coutumier du fait. Après une toilette rapide et un chocolat pris dans sa chambre, il descendit saluer M. de Noblecourt qu’il trouva lisant la Gazette de France et grommelant, l’air agacé :
- Peuh! Que m’importe à moi que le roi d’Espagne ait assisté à une séance de son Académie royale! Tout cela pour apprendre les funestes conséquences de l’ignorance des peuples; c’est forcer une porte ouverte! Ou qu’à Vienne on ait appris le deuil pour une princesse inconnue dont je n’ai que faire. Que les États autrichiens ont sel en abondance à Salzbourg ! Je m’en serais douté. Quand donc aura-t-on des nouvelles qui en soient? Ah! plus intéressant, on vient de donner , le 3 août dernier, l’Europa riconosciuta d’Antonio Salieri à l’Opéra de Milan. Reconstruite après incendie sur ordre de Marie-Thérèse, il prend le nom de Scala… Tiens! pourquoi? Mais voici Nicolas.
- Bien le bonjour, monsieur le Procureur. L’humeur serait-elle dénigrante ce matin? Gare, ce tempérament annonce un accès de goutte.
- Paix! Taisez-vous, malheureux! C’est comme pour le démon, la nommer c’est la faire venir. Je suis à son égard ménager de mes invitations, elle n’a que trop tendance à s’imposer d’elle-même. Je vais bien et me fâche de ne trouver trace dans ce papier…
Il agitait la gazette avec véhémence.
- … que de coliques de princes, deuils de cours et précisions sur les salines de Schelan dont je me moque comme d’une guigne! Sonnerais-je Catherine pour votre chocolat?
- Point. Je vous remercie. Elle y a pourvu dès mon réveil tardif.
Jean-François PAROT, Le noyé du Grand Canal (une enquête de Nicolas Le Floch)
Bonsoir Rita, je sais que tu es une fan inconditionnelle de Nicolas… Moi je n’ai jamais vu ni lu aucune de ses enquêtes. J’ai été un peu 🤔 désarçonné par l’extrait de ce soir… et, malheureusement, je ne crois pas qu’il va me donner l’envie de faire plus ample connaissance avec ce détective. Tu me donneras une deuxième chance ?
C’est grave Docteur ?😐 (*)
A demain pour de nouvelles aventures…
(*) Je dois être dans une phase de lecture trop cérébrale : En cours : Le périphérique de Bauchau
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Bonjour, José. Il est bien normal que dans ce que je propose, il y ait des choses qu’on aime et d’autres pas. Heureusement que nos goûts ne sont pas uniformes!
J’ai beaucoup aimé les enquêtes de Nicolas tout d’abord parce que dans les premières enquêtes, l’auteur s’était attaché à véritablement utiliser le vocabulaire, le style et la syntaxe de la merveilleuse langue du XVIIIème siècle. Il y avait d’ailleurs un lexique en fin de livre, sorte de dictionnaire de langue. Au fil des enquêtes, la langue s’est beaucoup simplifiée, le plaisir étant alors de voir évoluer les personnages dans le temps. Nicolas arrive ardent jeune homme à Paris et sa dernière enquête le voit vieillissant, sombre et aigri à la veille de la Révolution. C’est toute la vie d’un héros qu’on a vu défiler et la mort de l’auteur nous a privés de connaître son destin dans les temps troublés. Les centaines de milliers de fans de par le monde échafaudent alors des supputations très documentées, c’est passionnant…
Autres plaisirs: Il y a bien sûr l’intrigue mais pour moi, elle passe au second plan. J’aime la description des villes, des campagnes, des moeurs, des vêtements, de la Cour… L’amoureuse de la langue et l’historienne étaient donc comblées! Mais j’avoue que peu de gens autour de moi partagent cet enthousiasme : langue trop savante, intrigues compliquées, personnages foisonnants, époque historique, histoire française (il y a des francophobes un peu mesquins qui en restent aux guéguerres sportives et à la soi-disant arrogance face aux Belges, si, si!). Je comprends parfaitement car moi, je déteste les thrillers et la science-fiction, je n’y vois aucun intérêt!
Donc, chacun ses goûts!
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Merci pour ta réponse détaillée qui apporte un autre regard sur le contexte de l’œuvre. J’ai lu – et beaucoup apprécié – toute la saga de Fortunes de France, même si j’ai aussi ramé dans les premiers volumes pour lire la langue française d’époque. Mais j’ai tenu le coup jusqu’au bout. Je m’essaierai peut-être un jour à suivre Nicolas, qui sait ? Bonne soirée
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