L’âme d’une ville

Pourquoi et depuis quand la saison de la Scala commence-t-elle le 7 décembre ? Vous le saurez en regardant ce joli reportage de The Guardian. 

Autres temps, autres moeurs : Milan, comme Vienne, reconstruisent leur opéra en ruines dès la fin des hostilités, comme un coeur battant qui ne pouvait s’éteindre. Disons-le à nos décideurs : La culture sauve de tout et est un puissant vecteur économique, plein d’énergie positive !

Lohengrin sur grand écran et sous la neige milanaise, quelques secondes de pur miracle. Bonne vision de ce clip hautement jouissif !

http://embedded-video.guardianapps.co.uk/?a=false&u=/travel/video/2013/feb/19/scala-opening-night-peroni-italy-video

Visionnaire

poster-habemus-papam.jpegMes nombreuses (et très heureuses) années de cours d’italien m’ont fait découvrir et aimer Nanni Moretti, acteur et réalisateur. Son film La stanza del figlio m’avait plus que remuée et Le Caïman m’avait réjouie par sa critique acerbe de l’ère Berlusconi. Et puis le chroniqueur de la vie italienne a fait place au visionnaire avec Habemus papam

Merveilleux Michel Piccoli qui campe un papabile rejoignant étrangement l’actualité de ces derniers jours.

Nul n’est prophète en son pays, dit-on, et pourtant quelle coïncidence divine et cinématographique, question de regard et de flair… jubilatoire! 

 

 

Saint-Valentin en voyage égoïste à Vérone

Vous vous rappelez de cette publicité pour le parfum de Chanel ? Le feu de la passion !

Cela date de 1990 (!), Jean-Pierre Goude avait reconstruit en plein désert d’Amérique du Sud l’hôtel Carlton (de Cannes !) – 4 semaines de travail pour 300 personnes. 

Et avec ce parfum, la musique de Prokofiev retrouva une nouvelle jeunesse : aujourd’hui un vrai tube, ce ballet de Roméo et Juliette. 

Roméo et Juliette, les célèbres amants de Vérone immortalisés dans ma jeunesse par le film de Franco Zeffirelli avec l’angélique Olivia Hussey et … les jolies fesses de Leonard Whiting qui nous donnaient des frissons, filles et garçons, des frissons toujours partagés aujourd’hui par mes élèves quand ils voient la scène de la nuit d’amour ! Shocking à l’époque, certaines scènes furent coupées pour la version enfants admis, on croit rêver… Superbe musique de Nino Rota. Remontez, beaux souvenirs, par la grâce de ce clip…

Respect scrupuleux du texte shakespearien chez Zeffirelli mais aussi dans la version de Baz Luhrmann avec Leonardo di Caprio. Vous voulez faire découvrir à vos ados ce mythe éternel? C’est cette version survitaminée qu’il vous faut mais il est nécessaire bien tout leur expliquer car le cinéaste a pris le parti que le spectateur connaissait le drame de Shakespeare dans ses moindres détails… La comparaison avec le film de Zeffirelli est très enrichissante, les deux entrant en résonance.  

Vérone, cité de l’amour parée de rouge, couleur des amoureux en Italie et de la lingerie un peu coquine que l’on porte au réveillon de la Saint-Sylvestre, un rien kitsch mais cela ne fait de mal à personne, surtout pas à ceux qui assistent au concert Piazza dei Signori.

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Presque le retour du Flower power !

Allez, un petit Signac pour vous reposer les yeux, la piazza delle Erbe, la place du marché, la plus ancienne de la ville, l’ancien forum romain. Lors de notre dernier séjour, nous logions dans un petit hôtel sur la gauche du tableau et après l’opéra, dans la douce nuit italienne, nous sirotions un délicieux Cuba libre sur la terrasse avec face à nous (à droite du tableau) les superbes fresques de la Renaissance.  Et la maison de Juliette est toute proche, retournez-vous, vous y êtes ! 

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Un mort à Venise

Oui, un mort people en plein Carnaval, il y a tout juste 130 ans aujourd’hui.

D’accord avec vous, c’est plutôt le bicentenaire de sa naissance qu’on fête cette année mais enfin, vous parler de lui  ce 13 février, c’était décidément trop tentant.

Et puis venir s’éteindre à Venise, la patrie de Giuseppe, enfin Richard, ça fait désordre ! On comprend qu’on vous ait rapatrié illico à Bayreuth…

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Amoureux de Venise, Richard Wagner fit de nombreux séjours dans la Sérénissime. De 1858 fuyant un mari jaloux et cocu et y travaillant à Tristan et Isolde, jusqu’à ce funeste mois de février 1883 où il y mourut d’une crise cardiaque, logeant dans différents endroits de l’hôtel Danieli jusqu’au palais Vendramin, et y fréquentant assidûment les célèbres cafés.

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Les cafés. Voilà pourquoi le musicien, jazzman et compositeur américain Uri Caine et son ensemble décidèrent de revisiter son oeuvre de façon originale et décapante en enregistrant au Grand Caffè de la Place Saint-Marc, une vision minimaliste qui sert, à mon humble avis, à merveille le génie pur de Wagner. Tristan, justement…

Et quelle chevauchée des Walkyries, irrésistible et un rien iconoclaste, le zeste qui fait tout  !

  

D’autres choses aussi très belles – voyez la playlist – je vous conseille le Lohengrin à tirer des larmes dans un tableau digne d’Otello… destins parallèles.

 

Pour mieux connaître Uri Caine et ses musiciens ainsi que ses nombreuses démarches étonnantes:

 http://www.citizenjazz.com/Uri-Caine-Ensemble.html

 http://www.uricaine.com/

Pour la prochaine redécouverte de Wagner, c’et Glenn Gould qui s’y collera…

Mais auparavant, un petit clin d’oeil : Jean-François Balmer en Wagner, c’était une tellement bonne idée ! 

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Dommage qu’apparemment le film n’ait tenu aucune des ses promesses et soit irrémédiablement catalogué « nanar » intégral…

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