Il y a de ces soirs…

Oui, il y a de ces soirs mémorables à l’opéra. Loin des scandales et des outrances de certains metteurs en scène d’aujourd’hui, deux chanteurs, un chef et un orchestre suffisent pour créer un événement qui 30 ans après reste dans les mémoires et les oreilles de ceux qui ont vu et entendu.

Placido Domingo et Sherrill Milnes sont deux camas depuis toujours. Couple un rien forcé à la mode de l’époque, chaque maison de disques avait son écurie, ses stars. Ils roulaient à l’époque pour RCA et y enregistrèrent bien des intégrales mythiques que tous les mélomanes attendaient avec impatience et qui restent des best-sellers aujourd’hui. Excellents musiciens, aimant la direction d’orchestre, ils se sont même dirigés mutuellement. Grands acteurs, ils formaient sur scène un duo dramatique impressionnant. Ils participèrent aux tout premiers enregistrements de Levine, d’Abbado et de Muti chez RCA puis chez DG et EMI. Milnes apparaissait comme le grand baryton américain dans la lignée du légendaire Leonard Warren, mort en scène en chantant La Forza del destino de Verdi. Domingo  était le rival de Pavarotti, favori de DECCA. Cette alliance discographique devint une vraie amitié qui dure encore aujourd’hui. 

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Alors un soir de concert de gala au MET en 1983, ils mirent littéralement le feu. Une performance qui malheureusement ne fut jamais diffusée en Europe et qui, je crois, n’existe pas en DVD au jour d’aujourd’hui chez nous. Pour ma part, j’ai l’entièreté de ce miraculeux concert sur une cassette VHS décodée du NTCS de la TV américaine qu’une amie australienne m’avait enregistrée. Vous imaginez la qualité d’image mais malgré cela le charme opère, c’est un de mes trésors ! Une soirée entière où nos deux compères ont alterné les airs de bravoure en solo et les duos. Ah, ils ont mouillé la chemise et c’est électrisant ! Il existe quelques extraits sur Internet dont celui-ci. Accrochez-vous, La Forza del Destino, justement :quels chanteurs, quels artistes ! Bon amusement, les amis!

 

 

Un bis ? Othello, ça déménage avec un 3ème chanteur en arrière-plan ! Et ce public qui hurle de plaisir… pas besoin d’élucubration de metteur en scène en mal de masturbation intellectuelle pour prendre son pied, non? 

 

Retrouver sa dignité d’élève, mais oui c’est possible!

Je pars en congé l’esprit heureux. Comment vous dire, vous expliquer?

L’an dernier, en tant que professeur de français d’une première année dans l’enseignement secondaire à l’école de Coiffure et de Bioesthétique de la Ville de Liège (mieux connu sous le nom de « Pitteurs »), j’avais comme élèves des jeunes filles de 16 et même 17 ans qui avaient vécu le parcours du combattant pour en arriver là. Études primaires chaotiques pour certaines avec les deux redoublements autorisés, et échec à la première tentative au CEB. Donc go vers la 1ère différenciée dans notre école. Pour d’autres, transfuges de l’enseignement spécialisé avec un handicap maîtrisé mais bien présent. Prises en main par notre équipe pédagogique, elles ont enfin réussi à la seconde tentative leur CEB, puis elles ont intégré la première générale chez moi. Des élèves faibles mais qui en voulaient, qui travaillaient et que j’ai suivies pas à pas, à bonnes doses d’encouragements et parfois de coups de gueule et de coups de pieds dans le c… Résultat: elles passent en 2ème générale sans problème en français. Je les retrouve donc maintenant en 2ème avec beaucoup d’élèves qui viennent d’athénées réputés de la Communauté Française. Aïe, me suis-je dit, elles vont se faire bouffer toutes crues…

Et que croyez-vous qu’il arriva? Mes « petites » ont triomphé des premiers contrôles haut la main, elles sont les seules à ne pas avoir d’échec car elles savent maintenant ce que travailler pour réussir veut dire… Je les adore!

Ce merveilleux résultat qui me comble tant, c’est un travail d’équipe. Quand un enfant passe la porte de notre annexe rue Surlet, il est tout de suite pris en charge par la coordinatrice qui évalue ses besoins. L’équipe pédagogique en est informée et s’il le faut, on fait appel aux psychologues du centre PMS, on le dirige vers la logopède, on lui propose des remédiations. Le professeur est parfaitement au courant de ses difficultés (tout en respectant les règles déontologiques de la vie privée de l’enfant). Sans être laxiste, le conseil de classe saura faire preuve de tolérance dans l’évolution de son apprentissage.  

Quel grand coup de bien-être, ne plus être simplement un cancre, être reconnu comme un élève à part entière, être soutenu, encouragé! Combien d’entre eux sont venus me confier leur gratitude: « Madame, merci pour tout ce qu’on fait pour moi ici « … ah, j’en ai les larmes aux yeux en le tapant sur le clavier!

Chers élèves, chers enfants, que je suis heureuse de vos premiers résultats ! Heureuse et fière de vous !

Mon souhait: que vos compagnes et compagnons qui nous ont rejoints depuis septembre comprennent vite la perche qu’on leur tend, qu’ils la saisissent pour aller de l’avant vers une vie réussie!

S’il y en a parmi vous, chers lecteurs, qui sont intéressés par notre démarche pédagogique, laissez-moi un commentaire. Il n’est jamais trop tard pour nous rejoindre!

Un écrin

Semaine faste à l’Opéra de Liège avec la réouverture tant attendue du Théâtre Royal. Une rénovation colossale en moins de trois ans, des délais tenus, personne n’osait y croire il y a encore cinq mois. J’étais allée visiter le chantier début mai (voir l’album de photos) et franchement, on avait peine à imaginer qu’on allait rentrer dans nos pénates à la date prévue.

Et pourtant, nous y voilà ! Inauguration en grande pompe mercredi 19 et pour ma part, découverte ce dimanche 23. Un mélange d’excitation et de crainte, le trac, quoi. Le résultat est-il à la mesure de l’immense espérance des Liégeois?

OUI! Mille fois oui.

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C’était une atmosphère vraiment étrange, des habitués qui fréquentent les lieux depuis un demi-siècle ou plus, contemplent avec émotion la façade restaurée, puis entrent avec une sorte de timidité. Les horribles portes de verre tellement lourdes et grinçantes ont fait place à des portes plus en harmonie avec l’âge du bâtiment. Le hall joue sur un camaïeu de crème et de gris, simple, chaleureux, très chic. On regarde  des extraits du DVD des travaux projeté sur grand écran comme pour se préparer à la redécouverte. Maintenant, il faut y aller… Le grand saut dans la salle ! Et c’est l’émerveillement. Des strates de crasse ont été enlevées, laissant apparaître sur les balcons notamment des motifs délicats ; le plafond a perdu son aspect lépreux en guenilles et retrouvé son intégrité et des couleurs ; la moquette a fait place à un plancher et les fauteuils défoncés ont été remplacés par d’autres bien plus confortables et un rien plus larges, me semble-t-il. L’agencement est aussi plus équilibré et plus pratique. Les loges sont pimpantes, l’éclairage et la climatisation discrets mais efficaces.

Les flashes crépitent en tous sens, les têtes se balancent, les cous se tendent, les sourires sont béats. Que c’est beau! On échange ses impressions avec les voisins et l’avis est unanime : on a attendu mais cela valait la peine!

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L’orchestre et les choeurs dans la salle rénovée

À l’entracte, cap sur le fleuron : le foyer. Je l’ai connu avec un horrible parquet ciré, meublé de petites tables entre lesquelles circulaient des serveurs. Puis il y eut la révolution de la moquette (encore) et des deux grands comptoirs-bateaux, avec un plafond improbable… C’est ici sans doute que le travail de restauration fut le plus difficile. On peut même parler de reconstruction. Personnellement, je ne me lasse pas de ce petit reportage expliquant la démarche et le travail des artisans. Quand on voit le résultat, c’est miraculeux. 

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Et le spectacle, me direz-vous? Stradella de César Franck. Un opéra de jeunesse du maître qui fut orchestré pour l’occasion. De la très belle musique, mais une intrigue très « nunuche ». Une distribution de chanteurs belges pour la plupart avec une prestation superlative de Marc Laho. Quant à la réalisation, il y a beaucoup d’eau, un peu trop à mon goût, on finit par se lasser de voir les protagonistes brasser tous ces litres de flotte qu’ils ont jusqu’à la taille… Mais de superbes belles images poétiques surgissent çà et là. Étant placés pour une fois au rez-de-chaussée très près de la scène, nous avions droit aux allées et venues des coulisses et des cintres (cela était-il si visible de plus loin et de plus haut?), ce qui cassait un peu l’ambiance du spectacle. Je regrette également qu’on n’ait pas utilisé mieux la nouvelle machinerie. Voir un machiniste manipuler des toiles à l’aide de cordes, ça fait un peu mauvais effet quand on nous parle d’un plateau parmi les plus modernes du monde ! Oui, c’est vrai, il y eut cette eau et ces pontons qui montaient puis descendaient à fleur d’eau sans un seul ronronnement… Un peu court tout de même mais peut-être l’équipe technique a-t-elle besoin d’encore de rodage pour se familiariser avec toutes les possibilités techniques et les utiliser à bon escient. Chi va piano va sano e lontano!

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Ce qui m’a également frappée favorablement, c’est l’acoustique retrouvée grâce au plancher. La balance plateau/fosse me semble excellente. Je me réjouis de la découvrir depuis ma place habituelle (au 2ème étage).  

Après le spectacle très applaudi, nous sommes encore restés assez longuement dans la salle pour voir descendre le nouveau rideau de scène. Toujours rouge mais avec un veston mordoré. Très chic. Que dire également du tissu qui orne l’intérieur des portes menant à la salle…  

Certes, il reste quelques aménagements de confort, je pense notamment à de petites rampes bien utiles pour sécuriser les escaliers des portes d’entrée près de la scène. il y fait très sombre avec une dernière marche tronquée qui pourrait occasionner bien des chutes. 

Mais nous fûmes tous très heureux ! Très fiers aussi !

Quelques photos dans l’album photos « opéra rénové » . Je vous en promets d’autres au fil de mes visites.

Des photos et des clips aussi, très émouvants maintenant que la messe est dite sur le blog de l’Opéra, rubriques photos, videos, travaux :

http://www.operaliege.be/blog/

Et même si vous n’aimez pas l’opéra (ça peut changer, tentez l’expérience!), profitez de l’opportunité unique de pouvoir visiter le bâtiment de fond en comble (tout, tout, tout, absolument tout!) et d’y être accueillis par les artistes les 6 et 7 octobre ! À ne manquer sous aucun prétexte!   

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/stradella

J.C. l’enfant terrible

Allez, j’ose un tel titre, en ces temps de religiosités exacerbées… Des caricatures jusqu’à la dernière révélation qui met en émoi: Jésus aurait été marié. Ma foi (sic), sa vie « publique » n’a-t-elle pas commencé à 30 ans? On peut espérer pour lui qu’il a profité des bienfaits terrestres bien avant ! Et le Da Vinci Code ne nous a-t-il pas suggéré que Jésus et Marie-Madeleine auraient fait crac-crac et qu’il serait ainsi devenu père? Allons, chers frères et chères soeurs, on frise Closer, un peu de dignité religieuse en contemplant ce vitrail de l’église Saint-Maximin de Metz ! 

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Oui, pacte de non-agression pour apaiser les « saints » esprits un rien en surchauffe. Sauf que, l’auteur de ce vitrail est bien un J.C., mais pas celui auquel vous pensez et qu’il vécut de cette façon « scandaleuse » qui émeut plus que jamais les rétrogrades évêques et autres cardinaux de France.

Certes, ce J.C. n’est pas mort crucifié, mais il a eu la très mauvaise idée de mourir le même jour, le 10 octobre 1963, qu’Édith Piaf, peut-être en apprenant la mort de celle-ci dirait la légende.

Résultat : le show-bizz et le mythe de la Môme ont occulté la disparition d’un pur génie du XXème siècle. Un génie polymorphe : écrivain, homme de théâtre et de cinéma, dessinateur, céramiste, auteur de ces vitraux et autres bijoux…

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C’est lui, mon J.C. par Man Ray 

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Cocteau, comme Picasso, Colette et Chagall, véritable témoin de son époque, boulimique de la chose artistique, génie toujours en éveil et curieux de tout.

Un laboratoire de l’émotion humaine. 

Un jour, il découvre la Côte d’Azur. Il y est accueilli par une amie, Francine Weissweiller,  dans un lieu devenu incontournable si on veut désormais comprendre son génie : Saint-Jean Cap Ferrat. Il séjourne à la Villa Santo Sospir, dont les murs sont toujours vierges. Il propose alors à son amie de la décorer, année après année de séjour. Il en fait ainsi un lieu digne de cette civilisation des villas palladiennes du Veneto. Céramiques, mosaïques, dessins, aujourd’hui un ensemble époustouflant de poésie : la « Villa tatouée ».

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 Sa visite à la mode Henri-Jean Servat. Arrêtez-vous-y, c’est une splendeur! 

Lors de ses séjours à la villa, Cocteau se prend également d’amour pour Menton. Il y décore la salle des mariages de l’hôtel de Ville, puis acquiert le petit fort Bastion en face de la Grande Bleue, dont il fait un musée à la fin de sa vie.

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Près de 50 ans plus tard, Menton ne sera pas ingrate. Elle propose à l’architecte varois Rudy Ricciotti de concevoir un musée Jean Cocteau pour héberger la collection Séverin Wunderman…

Qui c’est, celui-là ? Un Belge… Encore !

Mais que vient-il faire dans cette histoire?  Voici un lien pour tout connaître de lui et tout comprendre !

http://www.lefigaro.fr/culture/2011/11/03/03004-20111103ARTFIG00776-wunderman-une-vie-entiere-pour-cocteau.php

Le musée Cocteau fut inauguré  en novembre 2011. Lieu improbable, insaisissable, onirique, tout à l’image de son inspirateur.

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9789461610171.jpegJeau de miroirs à l’infini ouverts sur le ciel… la poésie architecturale à l’état pur qui ravit les admirateurs de Cocteau et met en transe les amoureux de la photo.

L’intérieur vaut aussi son pesant de cacahuètes, avec la fameuse collection !

Un lieu à découvrir sans aucun doute.

Et pour les Nordistes, 24 fenêtres décorées par les vitraux de Cocteau à l’église Saint-Maximin de Metz, ça mérite le détour! On s’y précipite !

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vitrail.jpegUn site web incontournable pour visiter les nombreux lieux décorés par Cocteau:

http://www.jeancocteau.net/oeuvre_lieux_fr.php 

 

 

 

Une autre émotion : son dernier lieu de vie resté intact, la maison de Milly-la Forêt, sauvegardée par Pierre Bergé. http://www.fondation-pb-ysl.net/fr/Maison-Jean-Cocteau-617.html

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Les poètes ne meurent jamais puisqu’ils enchantent nos vies.

Grâce leur soit rendue!

Le retour de la p’tite Julie

birthday-cupcake.jpegC’était il y a exactement un an, je me lançais dans l’aventure d’un blog. Je n’imaginais pas la passion et le plaisir que cela allait me procurer, et à vous également puisque sur mon ancien blog, il y eut (et il y a encore puisque le compteur tourne toujours) près de 4400 visites et que, depuis la mi-mars 2012, sur le nouveau tempo libero, on frise les 3400 visites. Merci, merci, merci à vous tous chers lecteurs visiteurs!

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Je n’en espérais pas tant, je vous l’avoue, et je suis ravie! Merci à tous de lire mes petits délires, en espérant ne jamais vous décevoir!

ballon-anniversaire-1m.jpegSouhaitons-nous donc mutuellement un joyeux anniversaire, puisqu’un blog est un lieu d’échanges, avec une p’tite coupe de bulles virtuelles!

Séquence frissons, ma toute première chronique : http://tempolibero.skynetblogs.be/apps/search/?s=la+p%27tite+Julie

Piochez dans ce premier blog comme vous aimez, vagabondez le nez au vent dans les archives et puis revenez , repus, à  celui d’aujourd’hui et donnez-moi vos impressions : c’est la fête des voisins internautes! Tout est permis sauf les injures. 

Allez, soyons fous! Pour que la fête soit complète, un petit quizz? Juste pour le plaisir. 

« Mon père était le cinquième enfant d’un tailleur de pierres de Valréas, près d’Orange. La famille y était établie depuis plusieurs siècles. D’où venaient-ils? Sans doute d’Espagne, car j’ai retrouvé, dans les archives de la mairie, des Lespagnol, puis des Spagnol. De plus, ils étaient armuriers de père en fils, et dans les eaux fumantes de l’Ouvèze, ils trempaient des lames d’épées : occupation, comme chacun sait, noblement espagnole. « 

Valréas, Mornas, Orange, des lieux proches et familiers, chers à mon coeur ainsi qu’à celui de cet auteur français. Á votre avis, qui est-il donc ?

Proposez ! 

Vous aurez l’odeur de la lavande et le chant des cigales en récompense, à la veille de l’automne, ça n’est pas négligeable!

Jessye l’ultima diva

L’immense cantatrice américaine Jessye Norman fête ses 67 ans aujourd’hui. Carrière au point mort alors qu’elle fut dans les années 1980/2000 une figure emblématique de l’opéra.

Ses répertoires de prédilection étaient la musique française et notamment la mélodie, art si délicat pour les non-francophones, mais aussi le répertoire allemand, Wagner dont elle fut une Isolde mémorable, Mahler et Richard Strauss (des lieder époustouflants, elle fut notamment l’unique interprète de « Malven – les Mauves », un lied tombé dans l’oubli et qui serait le tout tout dernier écrit par le compositeur). Adorée en Europe, idolâtrée en France, elle apparut au monde entier un certain soir de juillet 1989. Vous avez l’intro de quatre minutes (qui ménage très agréablement le suspense d’ailleurs!)  pour vous souvenir de cet événement. Moi, j’en ai chaque fois des frissons dans le dos. Les images ont la qualité de l’époque mais c’est tout de même…magique! 

Pour les impatients, glissez le curseur jusqu’à 4m35 et le charme opérera!

Trois violons sur les toits…

Lorenzo Gatto, Hrachya Avanesyan, Yossif Ivanov : 3 lauréats de prestigieux concours de violon. Vous voulez les voir comme vous ne les avez jamais vus ni entendus? Une merveille, mettez le son à fond et regardez plein écran! Quand on pense qu’on nous rabâche les oreilles que les musiciens classiques sont de vieux barbons… Allez, jouez, jeunesse, on vous adore ! 

A happy dog in Paris

Bonjour, les amis lecteurs de la prose de ma maîtresse !

Vous avez vu dans le post précédent qu’elle un peu du plomb dans l’aile. Alors moi son chien Bacchus, je prends le relais  pour vous raconter mon extraordinaire dimanche dernier. Savoir combien j’ai été heureux avec elle lui rendra la pêche, j’en suis sûr!

Tout a commencé par le sempiternel mal de dos de mon maître qui le rendait incapable de s’occuper de moi en Provence alors que ma maîtresse rentrait en Belgique. Elle décida donc de me rapatrier avec elle : deux trajets en TGV et 7 heures de balade à Paris. Elle a bien préparé son coup car avec un chien comme moi, pas de bus, pas de métro. Il fallait relier la gare de Lyon à la gare de Nord à pattes. Alors, là, fortiche ma maîtresse, elle nous a concocté un parcours extra qui m’a rendu euphorique, bien dans mon collier et au bout de ma laisse!

DSCN0976.JPGDimanche 2 septembre, lever aux aurores, longue balade hygiénique et départ en voiture pour la gare d’Avignon Courtine. Le soleil se lève à peine sur le Ventoux.

Premier partie du voyage en TGV, 1ère classe relookée par Christian Lacroix avec une somptueuse moquette sur laquelle, en me couchant, je me suis senti très vite prêt à exploser de chaud d’autant que j’avais la muselière. Regards désespérés vers ma maîtresse qui décide de quitter son confortable fauteuil pour émigrer vers la voiture bar climatisée genre glaçon et au sol en linoléum. De la fraîcheur, enfin! Je m’affale de tout mon long sur le flanc. On me contourne, on me marche entre les pattes, je m’en fous, je suis bien. Ma maîtresse, elle, va faire les 3/4 du trajet debout à mes côtés. Faut m’aimer tout de même pour faire cela alors qu’elle avait réservé un fauteuil 1ère classe solo…

Nous voilà enfin gare de Lyon à Paris. Paraît que chaque fois qu’elle y va, il fait beau. Patatras, pas de chance: on sort sous un immonde crachin digne de la Toussaint. Si c’est comme cela toute la journée, on va finir liquéfiés, elle et moi, et je vais très vite sentir le fauve.

On a six heures de marche devant nous, performance d’athlète, on commence donc tout doux. Lever de pattes sur tous les arbres de la rue de Lyon et même sur l’opéra Bastille… Ah oui, j’ai oublié de vous dire, son programme à ma maîtresse, c’est de rejoindre le Bassin de la Villette qu’elle a découvert lors d’une émission « Des racines et des ailes ».

On entame le boulevard Richard Lenoir avec un petit marché qui a des relents de La Batte liégeoise. Ensuite des tas de petits squares sympas où malheureusement nous ne pouvons pas entrer mais où des gros bras s’entraînent sur des genres de parcours Vita et ou des couples jouent avec passion au tennis de table… Et puis il y a ces jets d’eau où je peux étancher ma soif.

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Et nous voilà enfin là où le canal Saint-Martin est à l’air libre. Je contemple avec ravissement le pont qui s’ouvre, les bateaux qui passent et le miroir d’eau. Je n’ai qu’une envie: plonger bien que je ne sache pas bien nager. Oui, je sais, encore une légende, tous les chiens ne sont pas des champions olympiques. Moi, j’adore l’eau mais là ou j’ai patte et à la limite de flottaison indiquée sur mon poil. Mais oui, on la voit!

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On reprend la route  et on arrive au pied de l’usine Exacompta-Clairefontaine, parfaitement d’actualité en cette veille de rentrée des classes! Nous marchons depuis une heure et demie et le temps s’est enfin mis au beau. Du soleil avec une petite brume qui rend tout très doux à l’oeil.

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Passé Stalingrad, nous voilà enfin à la Rotonde! Ma maîtresse jubile, c’est ça qu’elle voulait découvrir.

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En face, le désormais fameux bassin de la Villette.

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Nous entamons la balade rive gauche, quai de la Seine, sur une promenade dont le nom ravit ma maîtresse…

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Un banc accueillant où nous allons pouvoir plier la patte, boire et nous restaurer de notre casse-croûte tout en côtoyant des tas de copains. Ce grand épagneul fou de Dylan qui essaie de m’impressionner, pfûût ! Et ce pigeon qui ne cesse de vouloir me servir de couvre-chef… une petite heure de repos absolument divine!

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On continue notre balade par la passerelle, tellement fine et élastique qu’il est impossible à ma maîtresse de faire une photo quand un joggeur l’emprunte également, ça tremble!

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Vaguement le mal de mer mais la vue est superbe de part et d’autre… Vers la Rotonde:

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et vers les anciens magasins généraux…

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Nous voici maintenant rive gauche du bassin sur le quai de la Loire, à l’ombre enfin car le soleil a percé la brume et il commence à faire chaud. On va jusqu’aux magasins? me suggère-t-elle. Bon prince, j’accepte.

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C’est le marché dominical brassant toutes les nationalités du monde. Des caddies gorgés de fruits et de légumes, des senteurs exotiques. Ma truffe frétille!

Nous sommes au bout du bout du bout. Après, c’est le Parc de la Villette. Je sens bien ma maîtresse très attirée par ce dernier challenge mais moi, j’ai les pattes échauffées et je lui fais bien comprendre: démarche lente et chaloupée, coup d’oeil tout mouillé d’imploration, le grand jeu mélo, quoi, auquel elle ne résiste jamais. Après une dernière photo, on revient en arrière. Oui, c’est plus prudent car la journée est loin d’être finie!DSCN1036.JPG

Encore une petite station à l’ombre cette fois. La foule est nombreuse en ce dimanche après-midi: des joggeurs, des familles avec poussettes, des jeunes qui se sont donné rendez-vous pour un pique-nique improvisé tout au bord du bassin. On déplie une nappe, on ouvre le panier, à l’anglaise!

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Il y a aussi des maîtres et maîtresses avec des chihuahuas vindicatifs en diable qui viennent me toiser au pied de mon banc. Grand seigneur, je les ignore. Grand seigneur, oui, car tout qui passe m’admire et le dit à ma maîtresse. Elle aurait eu un euro à chaque compliment, elle se remboursait mon billet de train (75 € tout de même). Qu’on est bien ! Au calme et au frais. Je lis dans les pensées de ma maîtresse: elle savoure ces dernières heures paisibles car dès demain 8 heures, la furia scolaire va la reprendre. Cool, on est cool. « On a bon » comme on dit chez nous. Comment peut-on imaginer qu’il y a six mois  (en février) le canal charriait des glaçons?

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Le bassin de la Villette, un lieu enchanteur et tellement chargé d’histoire! Idéal pour un dimanche parisien au calme et au soleil. Allez-y ! Vue Google de l’ensemble : de gauche à droite, la Rotonde, la passerelle, les magasins généraux, le parc de la Villette.

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Mais le temps passe, il faut envisager de rejoindre la gare du Nord. On emprunte le début du canal Saint-Martin et ses premières écluses dignes d’une échelle à poisson. Un bateau manoeuvre, attraction assurée!

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On admirera un jardin aux colonnes antiques, un bâtiment aux curieuses balustrades, on découvrira une rue portant un nom illustre pour les montagnards que furent mes maîtres.

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On redescend la rue Lafayette. Soudain, le temps devient lourd et nous n’avons plus d’eau. Ma maîtresse me dirige vers le marché Saint-Quentin croyant y trouver une fontaine. Rien, alors on enfile la rue des Petits hôtels et on arrive place Franz Lizst, elle m’attache à un arbre juste devant les caisses de son Monop’ préféré. Ce qu’elle craint? Qu’on me vole! Il y a là une faune de S.D.F. Elle fait vite: deux bouteilles d’Evian bien froides, elle paie et ressort illico. Moi, j’étouffe, je ne veux plus avancer. Elle me convainc et nous montons derrière l’église Saint Vincent de Paul. À l’ombre, elle sort mon écuelle, quel délice! Chien de luxe qui boit de l’Évian alors que le curé arrivé dans notre dos nous prend pour de pauvres hères ! Coup d’oeil, elle et moi, on se marre! Allez, gare du Nord et sa faune décidément trop interlope qui met, je le sens bien, ma maîtresse un peu mal à l’aise : Ces gens font des bonds olympiques de peur ou crient de façon assez hystérique simplement en me voyant alors que moi, je passe nonchalamment sans un regard hostile vers eux. Ce qui m’intéresse, c’est tout juste les odeurs du bas des murs de l’auguste station.  

Puis il y aura le Thalys dont la clim défaillante obligera ma maîtresse à nous ramener vers la zone des strapontins. Encore une fois, elle ne pourra pas jouir de son siège de 1ère classe ni de la collation qui y est servie. Elle préfère voyager là où je peux un peu m’étendre et ne pas porter la muselière. Merci, maîtresse, pour les caresses, les encouragements et les compliments. Ce fut un vrai dimanche entre camas!

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A happy dog in Paris, vous ai-je dit!