Allez, j’ose un tel titre, en ces temps de religiosités exacerbées… Des caricatures jusqu’à la dernière révélation qui met en émoi: Jésus aurait été marié. Ma foi (sic), sa vie « publique » n’a-t-elle pas commencé à 30 ans? On peut espérer pour lui qu’il a profité des bienfaits terrestres bien avant ! Et le Da Vinci Code ne nous a-t-il pas suggéré que Jésus et Marie-Madeleine auraient fait crac-crac et qu’il serait ainsi devenu père? Allons, chers frères et chères soeurs, on frise Closer, un peu de dignité religieuse en contemplant ce vitrail de l’église Saint-Maximin de Metz !
Oui, pacte de non-agression pour apaiser les « saints » esprits un rien en surchauffe. Sauf que, l’auteur de ce vitrail est bien un J.C., mais pas celui auquel vous pensez et qu’il vécut de cette façon « scandaleuse » qui émeut plus que jamais les rétrogrades évêques et autres cardinaux de France.
Certes, ce J.C. n’est pas mort crucifié, mais il a eu la très mauvaise idée de mourir le même jour, le 10 octobre 1963, qu’Édith Piaf, peut-être en apprenant la mort de celle-ci dirait la légende.
Résultat : le show-bizz et le mythe de la Môme ont occulté la disparition d’un pur génie du XXème siècle. Un génie polymorphe : écrivain, homme de théâtre et de cinéma, dessinateur, céramiste, auteur de ces vitraux et autres bijoux…
C’est lui, mon J.C. par Man Ray
Cocteau, comme Picasso, Colette et Chagall, véritable témoin de son époque, boulimique de la chose artistique, génie toujours en éveil et curieux de tout.
Un laboratoire de l’émotion humaine.
Un jour, il découvre la Côte d’Azur. Il y est accueilli par une amie, Francine Weissweiller, dans un lieu devenu incontournable si on veut désormais comprendre son génie : Saint-Jean Cap Ferrat. Il séjourne à la Villa Santo Sospir, dont les murs sont toujours vierges. Il propose alors à son amie de la décorer, année après année de séjour. Il en fait ainsi un lieu digne de cette civilisation des villas palladiennes du Veneto. Céramiques, mosaïques, dessins, aujourd’hui un ensemble époustouflant de poésie : la « Villa tatouée ».
Sa visite à la mode Henri-Jean Servat. Arrêtez-vous-y, c’est une splendeur!
Lors de ses séjours à la villa, Cocteau se prend également d’amour pour Menton. Il y décore la salle des mariages de l’hôtel de Ville, puis acquiert le petit fort Bastion en face de la Grande Bleue, dont il fait un musée à la fin de sa vie.
Près de 50 ans plus tard, Menton ne sera pas ingrate. Elle propose à l’architecte varois Rudy Ricciotti de concevoir un musée Jean Cocteau pour héberger la collection Séverin Wunderman…
Qui c’est, celui-là ? Un Belge… Encore !
Mais que vient-il faire dans cette histoire? Voici un lien pour tout connaître de lui et tout comprendre !
Le musée Cocteau fut inauguré en novembre 2011. Lieu improbable, insaisissable, onirique, tout à l’image de son inspirateur.
Jeau de miroirs à l’infini ouverts sur le ciel… la poésie architecturale à l’état pur qui ravit les admirateurs de Cocteau et met en transe les amoureux de la photo.
L’intérieur vaut aussi son pesant de cacahuètes, avec la fameuse collection !
Un lieu à découvrir sans aucun doute.
Et pour les Nordistes, 24 fenêtres décorées par les vitraux de Cocteau à l’église Saint-Maximin de Metz, ça mérite le détour! On s’y précipite !
Un site web incontournable pour visiter les nombreux lieux décorés par Cocteau:
http://www.jeancocteau.net/oeuvre_lieux_fr.php
Une autre émotion : son dernier lieu de vie resté intact, la maison de Milly-la Forêt, sauvegardée par Pierre Bergé. http://www.fondation-pb-ysl.net/fr/Maison-Jean-Cocteau-617.html
Les poètes ne meurent jamais puisqu’ils enchantent nos vies.
Grâce leur soit rendue!