Oui, il y a de ces soirs mémorables à l’opéra. Loin des scandales et des outrances de certains metteurs en scène d’aujourd’hui, deux chanteurs, un chef et un orchestre suffisent pour créer un événement qui 30 ans après reste dans les mémoires et les oreilles de ceux qui ont vu et entendu.
Placido Domingo et Sherrill Milnes sont deux camas depuis toujours. Couple un rien forcé à la mode de l’époque, chaque maison de disques avait son écurie, ses stars. Ils roulaient à l’époque pour RCA et y enregistrèrent bien des intégrales mythiques que tous les mélomanes attendaient avec impatience et qui restent des best-sellers aujourd’hui. Excellents musiciens, aimant la direction d’orchestre, ils se sont même dirigés mutuellement. Grands acteurs, ils formaient sur scène un duo dramatique impressionnant. Ils participèrent aux tout premiers enregistrements de Levine, d’Abbado et de Muti chez RCA puis chez DG et EMI. Milnes apparaissait comme le grand baryton américain dans la lignée du légendaire Leonard Warren, mort en scène en chantant La Forza del destino de Verdi. Domingo était le rival de Pavarotti, favori de DECCA. Cette alliance discographique devint une vraie amitié qui dure encore aujourd’hui.
Alors un soir de concert de gala au MET en 1983, ils mirent littéralement le feu. Une performance qui malheureusement ne fut jamais diffusée en Europe et qui, je crois, n’existe pas en DVD au jour d’aujourd’hui chez nous. Pour ma part, j’ai l’entièreté de ce miraculeux concert sur une cassette VHS décodée du NTCS de la TV américaine qu’une amie australienne m’avait enregistrée. Vous imaginez la qualité d’image mais malgré cela le charme opère, c’est un de mes trésors ! Une soirée entière où nos deux compères ont alterné les airs de bravoure en solo et les duos. Ah, ils ont mouillé la chemise et c’est électrisant ! Il existe quelques extraits sur Internet dont celui-ci. Accrochez-vous, La Forza del Destino, justement :quels chanteurs, quels artistes ! Bon amusement, les amis!
Un bis ? Othello, ça déménage avec un 3ème chanteur en arrière-plan ! Et ce public qui hurle de plaisir… pas besoin d’élucubration de metteur en scène en mal de masturbation intellectuelle pour prendre son pied, non?
« 70 years old, and if I rest, I rust »! magnifique! je suis allée fouiller un peu, et c’est vrai que le duo est impressionant.. et vraiment méconnu des néophytes comme moi.
.Mais où vont-ils chercher tout cet oxygène, et quels poumons! J’ai bien apprécié aussi la mort d’Othello, qui ne s »épanche pas le couteau dans le ventre pendant 15 minutes, non, il le fait avec retenue et voix lasse.
Mais qui est ce maestro tout frisé et vaillament heureux, donc chanteur lui aussi?
Merci de m’avoir fait découvrir ces airs remplis de fureur et de déconfiture, de rage impuissante. Mais quel coffre, aurait dit mon père. Etonnant.
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