En hommage à ma maman qui s’est fait poser aujourd’hui un nouveau genou, pour pouvoir toujours balader à sa guise, rester indépendante et devenir une centenaire (au moins) inoxydable ! (Que je lui ressemble!)
Dans ma jeunesse, aucun sentiment religieux à la maison; mais chaque soirée du Vendredi Saint, le temps s’arrêtait pour écouter de la « grande musique » à la radio. Peu de Bach à l’époque, on oscillait entre Brahms et Wagner.
Souvenirs, souvenirs! Tout d’abord, Un Requiem allemand de Brahms. Interprété par Karajan, si on avait la chance de le voir à la télé (en noir et blanc) c’était un must. Découverte phénoménale d’un chef-d’oeuvre qui vous prend aux tripes, croyant ou pas, la grandeur humaniste vous submerge.
Quelques extraits, mais n’hésitez pas à écouter l’ensemble, bouleversant!
J’ai choisi des extraits d’une version dirigée par Karajan en 1978 à Vienne. D’abord je vous l’ai dit, c’est une réminiscence de mon enfance; et puis hier 5 avril, c’était son anniversaire (1908).
Vous connaissez la légende de Karajan dirigeant les yeux fermés, soi-disant superstar replié sur lui-même, imperméable à ses interprètes… Jugez par vous-mêmes de la belle alchimie dans la sublime salle du Musikverein, caresses du chef pour le choeur…
Ps après édition: Les amis, regardez les vidéos plein cadre, c’est tellement plus humain! Cliquez sur le cadre tout à droite et ensuite pour revenir à l’écran normal, touche esc!
Echo pour ses chanteurs avec tout d’abord la prise de parole du baryton, une jeune vedette à cette époque, José Van Dam.
Et puis Kathleen Battle, la superbe diva américaine qui par la suite, hélas, a ruiné sa carrière par des caprices inconsidérés. Voix d’ange pourtant!
Chez moi, on était wagnérien de père en fils, sauf moi, la fille, réfractaire un bon moment, quelques dizaines d’années. Jusqu’au jour où j’ai découvert Parsifal par l’amour d’une voix… Révélation!
Wagner y est, semble-t-il, subjugué par les religions asiatiques et notamment le bouddhisme. Le même phénomène que vécurent Hergé avec Tintin au Tibet (BD minimaliste presque en noir et blanc) et le chorégraphe Maurice Béjart.
Certains de mes amis mélomanes ne peuvent résister à ces quelques 5 heures de musique coulant comme un flux ininterrompu dans lequel on surnage et/ou on se noie. Moi, j’adore! Le côté hypnotique de cette musique, comme des rubans qui vous enlassent et vous emmènent dans un univers presque psychanalytique… Le temps d’une représentation, on peut se faire une petite analyse et se laisser enivrer par cette musique sulfureuse et sublime tout à la fois. Le divin et le charnel… Je succombe à chaque fois!
Pour le sujet qui nous occupe aujourd’hui, vous faire peut-être découvrir cette oeuvre monumentale à l’occasion de Pâques, tâche ardue!
Voici le prélude du premier acte, toute l’ambiance est là… Écoutez, cela fait partie des expériences musicales et humaines ineffables! L’orchestre est dirigé par D. Barenboim. Vous êtes dans une salle et cette mélopée monte, monte, monte encore et toujours vers la voûte, puis plonge et s’enroule autour de vous, vous enlace, vous subjugue… Fascinant, non?
PS. Toujours plein cadre, les amis, jusqu’au bout, c’est trop beau!
Et si vous voulez pousser l’expérience plus loin, voici l’Enchantement du Vendredi saint qui est une pièce chantée à l’origine, même si on la joue souvent au concert comme une simple pièce orchestrale. Extrait d’une représentation du Metropolitan Opera de New York.
Si vous me suivez toujours ou pas d’ailleurs – recollez au wagon en toute liberté, c’est permis et conseillé ! – voici la fin de l’opéra, un flux d’émotions et de sensations… à ne pas rater!
Chantez, dansez, dessinez, écrivez sur cette musique si cela vous éclate! Remettez-la en boucle si vous voulez…
Pâques, sentiment religieux ou pas, qu’importe! C’est le renouveau de la nature, la sublime alchimie de notre Terre, le subtil miracle de la vie. Protégeons-la et faisons-la prospérer pour toutes les bonnes raisons que nous avons, tout un chacun!
Pour ceux qui désireraient s’aventurer plus en avant dans une telle oeuvre, quelques propositions d’écoute (sachant que le choix est affaire intime…):
– Knapperbusch, historique lors de la réouverture après la guerre en 1951 de Bayreuth, émotion!
– Boulez en 1970, épuré, aérien
– Karajan, un festival de sons, enivrant! enregistrement chez DG
– Sinopoli à Bayreuth, si un enregistrement pirate traîne, foncez! – J’avais enregistré sur musicassettes de France-Musique, un trésor génial que je chéris, par ce merveilleux chef iconoclaste trop tôt disparu! Domingo en live 1993 à Bayreuth, challenge inouï !
– Thielemann, en live depuis l’Opéra de Vienne , enregistrement DG (je l’écoute au casque en vous écrivant et c’est divin, sauvage, merveilleusement moderne!) une Rolls roulant à toute vapeur avec tous les risques et les vertiges du direct… Domingo et Meier, le chef, l’orchestre, les choeurs de Vienne, une merveille qui déchire!
Mais c’est une affaire de goût personnel, le vôtre sera le meilleur puisqu’il vous rendra heureux!
Et sachez-le, Wagner ça s’écoute fortissimo, plein tube ; alors au casque, pour ne gêner personne et pour son immense plaisir personnel et très égoïste!
Je connais le Chef mais j’ignore complètement le nom du chanteur qui incarne Parsifal. Est-il connu?( Hem) Superbe version et merci pour ces extraits. Après toutes ces émotions une bonne chope me retapera. Prosit
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