Petit mais costaud!

Si vous voulez mieux me voir, cliquez sur chaque photo, elle apparaîtra en plus grand, sous forme de galerie!

Ce que c’est de vivre à l’ombre d’un grand arrogant qui surplombe la Seine de sa majestueuse verrière et qui prend ses aises sous les frondaisons des Champs-Élysées !

Me voilà donc réduit, en apparence, à la portion congrue de l’autre côté de l’avenue Winston Churchill.

Moi, le Petit Palais…

Mais je n’ai jamais abdiqué face à mon grand voisin rouleur de mécanique, foi de Clémenceau!

Depuis ma construction pour l’Exposition universelle de 1900, je fais mieux que me défendre. Mes visiteurs me trouvent un charme fou, renforcé depuis ma complète restauration en 2005.

Je renferme plus de 1300 oeuvres, de l’Antiquité au XIXème siècle, qu’on peut contempler gratuitement puisque je suis devenu un Musée de la Ville de Paris. Le tout complété par des expositions temporaires de prestige.

Mais je suis un joyau architectural à moi tout seul…

Conçu par Charles Giraud, celui-là même que Léopold II engagea pour la construction du Musée de Tervueren, après m’avoir admiré lors de son passage à l’Exposition. Il faudra plus de 20 ans pour compléter ma riche décoration intérieure. On me dit élégant et ingénieux grâce à mes 4 bâtiments en forme de trapèze et la variété de mes volumes se combinant autour d’un beau jardin semi-circulaire. Je suis certes monumental mais convivial.

Parcourez mes salles et galeries baignées de lumière, elle est y est belle et naturelle malgré un dimanche pluvieux de début février, avec partout des échappées vers l’extérieur.

Lors de ses déambulations, ma visiteuse est tombée en pâmoison devant les deux élégants escaliers des rotondes et leurs sublimes ferronneries. Avalanche de photos.

Mes collections d’œuvres d’art furent au fil du temps, grâce à des directeurs avisés et à des artistes donateurs, étoffées de sculptures et de tableaux des plus grands maîtres du XIXème siècle. Parmi ces personnalités, ma visiteuse tient à faire une place particulière à André Chamson qui prit ses fonctions en 1946, assura la reprise des activités du musée gravement endommagé lors de la Libération de Paris et la réintégration des collections mises à l’abri dans le Sud de la France.

Protestant cévenol, André Chamson s’inscrit dès le début des années 30 dans la lutte antifaciste en soutenant notamment les Républicains espagnols. Puis il organise avec Jacques Jaujard le déménagement du Louvre et l’évacuation des œuvres vers le musée Ingres de Montauban. Écrivain, il devient académicien. Sa fille, Frédérique Hébrard raconte l’action de ses parents dans un superbe livre « La Chambre de Goethe » dans lequel on découvre les tribulations de la Joconde mais également de nombreux tableaux qui, roulés dans les bagages d’André et de son épouse, passaient la ligne de démarcation et étaient cachés au Vigan, leur village natal cévenol. À lire par tous les amateurs d’art!

Et donc, ces collections, mes collections…

Tout le 19ème siècle est là! Delacroix, Courbet, Géricault, Bouguereau, Cézanne, Toulouse-Lautrec, les Impressionnistes et Monet avec « Impression soleil couchant », Berthe Morisot, les comédiennes et les demi-mondaines…

Dans une des galeries ouvertes en 2015, on peut admirer deux toiles monumentales de Delaroche et de Schnetz qui eurent chaud rétrospectivement. Commandées pour décorer l’Hôtel de Ville de Paris, elles ne furent pas acceptées, les sujets n’étant plus en odeur de sainteté. Elles échappèrent ainsi à l’incendie de 1871.

Octave Penguilly l’Haridon, Aristide Maillol, Pierre Bonnard, Rembrandt Bugatti… et puis des bronzes, des sculptures, du mobilier. Le tout de l’Antiquité à la guerre 14/18,

Et pour se remettre de toutes ces beautés, un petit tour au jardin et au restaurant. Le temps de février n’est pas très propice mais dès la belle saison, cela devient un havre de paix et de fraîcheur en plein Paris.

Bref, vous avez compris le propos de ma promeneuse d’un dimanche pluvieux de février. Je suis un lieu incontournable par son charme et sa haute tenue artistique. À ne rater sous aucun prétexte lors d’une prochaine visite parisienne! Je vous attends!

4 commentaires sur “Petit mais costaud!

  1. Sympa ce petit reportage et …comme si on y était. Un endroit incontournable, en effet, où l’on retourne toujours avec plaisir !

    PS : ne nous laisse plus « seuls » si longtemps 😉

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  2. Je ne maîtrise plus trop bien les commandes de ce blog…. c’était si simple avant! Mais oui, ce Petit Palais, il y avait longtemps que j’avais envie de la découvrir et notre dimanche pluvieux nous en a donné l’opportunité. J’y retournerai car en prévision, une expo sur la peinture danoise, découverte à mon cours de musique de Jean-Marc Onkelinx. Une bonne excuse pour retourner à Paris en dehors des représentations d’opéras!

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  3. D’une promeneuse d’un dimanche pluvieux de février à une lectrice d’un jour neigeux de février , il y a cet article sur un bâtiment extraordinaire à Paris .Ce Petit Palais tout en charme et en lumière ,recèle de fabuleux trésors superbement mis en valeur pour la contemplation des visiteurs passionnés ou simplement lambda .
    Entretenir ce musée , l’embellir ,l’enrichir d’œuvres d’art , c’est un devoir de mémoire pour toutes générations .Et de plus , faire la connaissance d’André Chamson ( quel beau nom ), un homme intègre et grand érudit qui participa , à sa façon , au sauvetage de peintures du Louvre sous l’Occupation , ne peut que me combler d’aise .
    Un haut lieu emblématique tout comme Tervuren chez nous qui respire par la beauté de ses œuvres et par la quiétude de ses jardins .

    Aimé par 1 personne

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