C’est l’époque dans l’année scolaire où je fais découvrir à mes élèves « les récits de vie ». Pour chaque thème étudié, il leur faut lire un livre (ô torture! seule et unique question rituelle: « combien d’pages, dame? »). Mon choix n’est pas immuable, il dépend de « mon public ». Cette fois, il y a une bonne colonie de garçons, donc à moi de dénicher un titre qui intéressera tout autant les princesses du maquillage que les boutonneux à voix muante ! En passant en revue la liste de mes précédents choix, je suis retombée sur un livre qui m’avait profondément marquée.
Voici des extraits de la présentation que j’en avais faite à l’époque à mes élèves :
L’auteur : Qui est Elizabeth Borton de Treviño ?
Elizabeth Borton de Treviño est née à Bakersfield, Californie en 1904. Enfant à l’imagination très vive, elle commence à écrire des poèmes dès l’âge de huit ans qui sont immédiatement publiés par le journal local. Elle continue à écrire pendant toutes ses années d’études secondaires. En 1925, elle est diplômée de l’Université de Stanford en Histoire de l’Amérique Latine. Ensuite, elle part pour Boston où elle étudie le violon au conservatoire. Sa connaissance de la musique lui ouvre les portes du Boston Herald où elle tient une chronique musicale. Même si elle ne fréquente plus l’école, elle avoue que son éducation commence seulement à cette époque : « Ma vie de reporter m’a conduite dans des endroits et des situations que je n’aurais jamais imaginés pour une jeune fille qui attendait comme on disait à l’époque « l’homme de sa vie » . J’ai visité des prisons, j’ai enquêté sur de crimes, j’ai parcouru des hôpitaux psychiatriques, j’ai rencontré toutes sortes de gens qui vivaient des situations dramatiques. » En 1935, elle épouse Luis Treviño Gómez, un jeune Mexicain qu’elle avait rencontré dans un voyage d’affaires. Le couple s’installe définitivement à Mexico avec leurs deux enfants. Quand ceux-ci sont en âge de fréquenter l’école, Elizabeth reprend son métier de journaliste. Son roman I, Juan de Pareja (je suis Juan de Pareja) remporte la médaille Newbery en 1966. Cette médaille récompense une œuvre originale de la littérature pour adolescents.
Le personnage principal : Juan de Pareja
Je suis Juan de Pareja est basé sur une histoire véritable.
Nous savons que l’esclave noir Juan de Pareja a réellement vécu au 17ème siècle. Un portrait de lui existe, peint par son maître Velázquez (peut-être le plus grand peintre espagnol). Ce portrait a été réalisé entre 1649 et 1650 et montre un homme d’une quarantaine d’années. En dehors de cela, nous savons très peu de choses sur lui si ce n’est qu’il est devenu peintre lui – même et que ses tableaux sont aujourd’hui exposés dans les plus grands musées du monde.
Le récit d’Elizabeth Borton de Treviño est mené comme s’il s’agissait d’une autobiographie. L’auteur construit autour du personnage un panorama de l’Espagne de cette époque : on part avec Juan à travers les plaines du centre du pays, on navigue sur la mer vers l’Italie, on imagine le silence pesant des palais royaux… Les relations familiales, les conditions de travail, la médecine et la politique y sont racontées avec précision. Par ses qualités humaines, Juan deviendra l’ami de Velázquez et le livre décrit aussi le développement de leur amitié.
Mon histoire plaira, je l’espère, aux jeunes de race blanche et noire, car l’histoire de Juan de Pareja préfigure, dans la vie de deux hommes, ce que nous essayons de réaliser aujourd’hui à des millions d’exemplaires. Ces deux hommes, qui furent d’abord, dans leur jeunesse, maître et esclave, furent compagnons dans leur âge mûr et finirent leur vie en égaux et en amis.
Elizabeth Borton de Treviño
Le résumé
Juan de Pareja raconte avec des mots tout simples et des images frappantes son enfance et l’étrange destin qui le fit esclave, mais aussi artiste peintre, et promis à la postérité. Il naît à Séville et, lorsque ses propriétaires meurent de la peste, on l’envoie à Madrid où il va devenir le serviteur de don Diego. Or, don Diego n’est autre que Vélazquez. Ce nouveau maître va lui apprendre à regarder, mais refusera de lui enseigner son art. En effet, les beaux-arts sont interdits aux esclaves : un esclave ne saurait être un peintre. Or, Juan ne peut s’empêcher de peindre. Ainsi va-t-il devenir l’ami du maître, mais aussi, et en secret, son élève. Il apprend seul, dans l’ombre, en commençant par copier les oeuvres de Velazquez. Il finit par confier son secret au peintre Murillo, qui l’encourage avec chaleur. Et il sait qu’un jour, et cela l’angoisse, il devra révéler la vérité au maître. Roman historique, autobiographie fictive, Je suis Juan de Pareja nous propose aussi une passionnante rencontre avec l’art de l’un des plus grands peintres de tous les temps, et chaque épisode de cette rencontre a l’apparence d’un secret dévoilé, commençant toujours par « Où je… ».
Certains parmi vous feront sans aucun doute le rapprochement avec « La jeune fille à la perle » de Tracy Chevallier, et ils n’auront pas tort. Le récit du destin de ces êtres humbles qui croisent de grands peintres de leur époque est surtout le prétexte de faire découvrir la société dans laquelle ils évoluaient mais également le métier de peintre, les techniques, la science des pigments, les rivalités, leur condition sociale soumise au bon vouloir de leur souverain ou de leurs clients.
Une lecture passionnante que je recommande chaudement à tous!
Qu’a retenu l’Histoire de ce personnage qui a réellement existé?
Les oeuvres de Juan de Pareja figurent aujourd’hui dans les plus grands musées du monde et notamment au Prado.
Et pour terminer, quelques questions bien légitimes en pareil cas!
http://www.une-autre-histoire.org/juan-de-pareja-biographie/
Miam! je vais aller commander le livre…et je me ferai un doux plaisir d’aller voir ce magnifique portrait d’un maure à NY!
Je souhaite que tes élèves soient aussi passionnés que nous!
merci cousine pour le filon!
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Scrogneugneu! j’y avais pas pensé à celle-là! Bon, tu me raconteras ce qu’il t’a fait comme impression en vrai. Pour le livre, pas d’énervement, je t’en envoie un, j’en ai 6 ou 7 exemplaires dans ma bibliothèque de classe.
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Cette belle presentation me laisse sur ma faim…
Heureuse que ma future retraite arrive à grands pas…..,je vais pouvoir assouvir ma soif de lire à mon aise…jusqu’a passer l’heure du repas ou même de cuisiner !.Mais pour cela ,j’ai une bonne adresse :chez ma gente dame…A vot’bon coeur M’dame.
Au plaisir de decouvrir ce beau roman avec tous les autres ,en attente…bisous.
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Mon humble auberge est toujours ouverte, gente dame pour le gîte et le couvert ! Il me reste du pâté et une belle noix ardennaise, joli cadeau de Durbuy, qui t’attendent pour le beaujolpif, avec une belle baguette et un bon beurre, ça l’frra. Peut-être que je vais me risquer à inviter nos deux copines dans ma maison qui n’est plus vraiment une tannière et qui s’humanise petit à petit, dont je n’ai plus trop honte. Le livre, je peux te le prêter, tu l’aimeras, j’en suis sûre!
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De la noix d’Ardennes, du beaujolais, attendez-moi, j’arrive!
Bonne soirée chaleureuse à toutes…ici, il neige…….fa fréttte
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J’ai adoré ce roman dont tu m’avais parlé lors de nos bons échanges dans la salle des profs…et je l’ai gardé dans ma « bibliothèque réduite » pour le faire découvrir prochainement à mes petits-fils. Merci, M’dame.
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Dominique, on t’attend avec la poutine et le sirop d’érable, tu as le temps, le Beaujolais Nouveau, c’est le 3ème jeudi de novembre. Bisous liégeois, chère cousine québecoise.
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Ah, Micheline, le bon temps… que de discussions passionnées et passionnantes nous avons eues, je les regrette bien amèrement ! je me souviens que c’est toi qui m’avais fait découvrir Moka ! Et Maïté Coffure, tu te rappelles? Je vais le faire lire à mes 2ème, j’ai hérité d’un précédent prof 20 exemplaires du bouquin que je vais pouvoir leur prêter, à la lecture, les filles (et je te l’avoue, j’ai gardé les 2 questionnaires que tu m’avais légués…)
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Dominique, on t’attend avec la poutine et le sirop d’érable, tu as le temps, le Beaujolais Nouveau, c’est le 3ème jeudi de novembre. Bisous liégeois, chère cousine québecoise.
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Pitié…je n’aime pas beaucoup le sirop d’érable, car je n’aime pas le trop sucré, et ici ils en mettent partout ( genre homard au sirop d’érable, bière, patates, que sais-je pas de limite) et en plus je déteste la poutine, cet espèce de mixture oléagineuse, poisseuse à souhait et succès garanti pour le cholestérol…c’est une nourriture non terrestre réservée exclusivement aux jeunes qui sont capables après cela d’ engloutir une barre Mars en friture genre beignet…….aux aux amateurs!
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