Entre Prosecco et Chianti

Passé le 15 août, les vacances tirent à leur fin dans les odeurs du papier des cahiers neufs et de plastique du nouveau cartable. Il ne reste alors que de beaux souvenirs au coin des yeux et au bord des lèvres, surtout si l’on a visité l’Italie.

Visiter l’Italie? Vous pouvez encore le faire sans quitter votre fauteuil grâce à deux charmants livres que mes commentatrices de prédilection, Dominique et Micheline, ont déjà mentionnés dans leur prose amicale. 

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Marlena de Blasi, l’auteure, est une Américaine chef de restaurant et critique gastronomique. Un jour de pluie à Venise, elle entre dans un café pour se mettre à l’abri et y rencontre un bel Italien aux yeux myrtille qui dit l’avoir déjà rencontrée quelques mois auparavant et ne jamais l’avoir oubliée…

Ah, ces Italiens, rois de la drague ! Sauf que…, sauf que Marlena tombe éperdument amoureuse et que soudain changer de vie s’impose à elle. Si impérieusement qu’elle rentre en Amérique pour tout vendre, son restaurant, la maison qu’elle adore et revenir libre auprès de Fernando. Typiquement américain et à l’eau de rose, me direz-vous. Certes. Mais le récit est autobiographique et Marlena ne nous épargne pas ses déconvenues, son ennui, ses doutes, ses désespoirs même. Elle nous raconte Venise « de l’intérieur », languissante, mystérieuse, flamboyante ; celle des petites gens qui font leurs courses au marché du Rialto, qui sont solidaires et dont le luxe est d’aller boire un cappuccino au café Florian ou un verre de Prosecco au Lido. Même au bord de la lagune dans la cité romantique par excellence, l’amour n’est pas un long fleuve tranquille!

C’est parfois un rien naïf à l’américaine, souvent voluptueux par la gastronomie et les produits fabuleux dans leur simplicité goûteuse, toujours enchanteur dans la description des lieux et des gens.

Un jour, Fernando est victime du même syndrome : il ns supporte plus sa vie formatée à la banque et à Venise. Sans travail, sans logement, cap sur la Toscane!

Un voyage improbable qui les conduit à San Casciano, dans une vieilleMille jours en Toscane.jpg ferme à courants d’air. Ce deuxième livre est rythmé par les saisons dans une vie rurale rude mais passionnante. Il y aura les vendanges, la chasse aux truffes, les recettes de cuisine, les visites au Centrale (le café du village), les fêtes campagnardes,  et encore et toujours la solidarité entre les habitants. Une Toscane vécue de l’intérieur, bien loin des clichés touristiques !

Ces deux livres ne sont sans doute pas de ces chefs-d’oeuvre qui bouleversent l’ordre établi du monde littéraire mais quel vent d’optimisme, de bonté et de beauté ! Rien que pour cela, et surtout pour cela, je vous les recommande. Ils vous procureront une parenthèse humaine, apaisante, savoureuse et enchantée. Pas si mal, non ?