Quiétude avec Mickey

leadImage_mini.jpegC’est « le » dimanche sans voitures » dans ma commune. Dès le saut du lit, on sent que quelque chose a changé. Plus de cette rumeur diffuse, de ce ronflement alangui parfois boosté par les sirènes bleues des cow-boys de la rue parallèle qui se croient trop souvent chargés de mission de la NYPD.

On est bien. Pour peu on se croirait dans la vraie campagne, à quelques kilomètres, dans la plaine hesbignonne.

Alors on savoure, le chien et moi ! On part se promener sur le RAVEL en marchant au milieu de la rue de l’Yser. Bacchus me tire insensiblement vers le trottoir, prudent : « Ma maîtresse est devenue folle, déambuler là au plein milieu… » T’inquiète, mon p’tit loup, on est les rois du macadam aujourd’hui ! Savoure et respire!

Brocante bon enfant, stands en tous genres, tente de ventes de livres à des prix ultra-démocratiques, couscous et merguez, apéro entre voisins, vélos électriques et poussettes, le top et même le soleil tente une ouverture.

 Un bon dimanche matin.

Zen.

Tiens, ça me donne l’envie de vous faire découvrir ce qu’une amie italienne m’a envoyé. Le Quiet ensemble, vous connaissez?

C’est italien et très spécial, un collectif qui utilise les concerts « invisibles » d’objets de la vie quotidienne. Voici Orchestra da camera, une installation musicale avec 40 souris qui activent des roues sonores porteuses de maïs. Chaque roue a un carillon et quand il tourne, le carillon commence à jouer sa note musicale. Le grand nombre de carillons et les actions aléatoires des créatures vivantes rendent les mélodies indéfinissables, créant un tapis musical inattendu déterminé par la souris : comme du Mozart, du Brahms ou ce que votre imagination désire.

Le Quintetto des poissons rouges n’est pas mal non plus ! 

Pour tout découvrir : http://one360.eu/blog/?p=10250

La quarantième…

Quarante, oui. Je viens d’effectuer ma quarantième rentrée scolaire en tant que professeur et ça me donne un peu le vertige. Combien d’élèves ai-je vus s’installer devant moi?

Lundi matin, je me suis levée avec un drôle de sentiment au coeur : cette rentrée aurait dû être la dernière, celle que nous attendions avec gourmandise, mon mari et moi, en nous réjouissant du prochain été en Provence qui serait long, long, long! Plus besoin de partir et de rentrer comme tout le monde quand Bisons Futé voit rouge ou noir. On y serait restés jusqu’aux vendanges au moins ! Alors j’aurais préparé ma mallette, mon journal de classe, les copies de mes élèves avec un peu de nostalgie tout de même, comme il se doit lors de cette ultime étape qui m’aurait conduite à la retraite dix mois plus tard. Oui, j’aurais été émue de cet instant.

Mais le scénario a changé et me voilà bien obligée d’envisager un nouveau projet de vie future. L’émotion, ce lundi matin, était autre : j’allais faire cette quarantième rentrée après une longue parenthèse douloureuse et l’abandon de ce rêve de bonheur à deux.

Et il y en aura une quarante et unième, peut-être même une quarante-deuxième.

J’ai passé mon été à remettre de l’ordre dans ma tête et dans la maison. J’ai tâché vaille que vaille de me fixer de nouveaux objectifs personnels et de repenser l’organisation de ma vie et de ma maison. Nous l’avions un peu délaissée, imaginant passer le plus clair de notre temps sous le soleil. Alors de grands travaux de rénovation s’imposent maintenant. Pour les mener à bien, il me faut travailler un peu plus longtemps. Donc je rempile !

imagesCA325780.jpegJ’avais pensé vivre cette dernière année scolaire avec mon « vieux » matériel. Eh bien, puisque j’ai encore deux bonnes années devant moi, j’ai fait comme les bons élèves : une nouvelle mallette, de nouveaux classeurs, un nouveau stylo… et j’ai même commencé à redonner un coup de jeune à mes cours, ce que je faisais chaque été, attablée à l’ombre des chênes provençaux sous le regard ahuri de ma voisine qui « ne savait pas qu’un prof travaillait autant pendant ses vacances »… Pour le dernier round, je m’étais dit que mes préparations de l’an dernier feraient bien l’affaire. Mais voilà, j’ai encore quelques idées de leçons qui me trottent dans la tête. Pourquoi me priver de les réaliser ? S’il faut rempiler, que ce soit dans l’enthousiasme !

Après cinq mois de pause, je savais en me levant ce matin qu’il y aurait des élèves qui m’attendraient au coin du bois avec un joyeux « Bonjour M’dame!, vous allez bien? » et des collègues qui m’accueilleraient avec une chaleureuse accolade. J’allais même en retrouver deux qui, depuis mon absence, étaient devenues mamans. La vie continue, heureusement.

Pardon donc à mes lecteurs d’être restée silencieuse une bonne semaine mais il m’a fallu remettre tous mes cours en ordre, et puis le métier de prof étant très physique – je déteste rester assise – je suis allée tous les soirs dormir avec les poules, question de récupération sportive!        

Une traversée du désert

C’est une actrice épatante, dirait Jean d’Ormesson ; rare, diraient les gens du métier. Elle choisit consciencieusement les films qu’elle va interpréter, des films forts :

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Oui, c’est elle, Sylvie Testud. Sorte de petit oiseau blond aux yeux bleus d’origine italienne, écrivaine également, dont les livres ont aussi été portés à l’écran. Pour ma part, ce qui me l’a fait découvrir et aimer, c’est son interprétation de Françoise Sagan dans le film de Diane Kurys. Tellement convaincante qu’on a parfois difficile dans un choix de photos de discerner l’actrice de la véritable Sagan.

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Vous voulez en savoir plus sur cette comédienne qui déclare : « J’aime vivre dans l’adultère avec moi-même« ? 

http://www.psychologies.com/Culture/Divan-de-Stars/Interviews/Sylvie-Testud-Je-ne-suis-pas-rebelle-je-suis-libre

C’est exactement le genre de personne que Frédéric Lopez aime confronter à des peuples étonnants dans ses émissions  Rendez-vous en terre inconnue. La rencontre sera enrichissante, émouvante, exaltante, enchanteresse d’humanité.

Bon nombre de ces émissions sont devenues des bombes d’émotion vraie (Muriel Robin qui se couvre de boue et qui convainc des femmes d’entrer dans la mer, chose qu’aucune n’a jamais osé faire ; Gilbert Montagné qui se rend au Zanskar et qui confronte ses hôtes à sa cécité ; ou encore Patrick Timsit qui a ressenti le besoin de partager sa découverte avec son fils).

L’émissions avec Sylvie Testud est de celle-là. D’autant que le cadre est le désert. Et quel désert! Voici l’émission en entier, c’est un baume au coeur et aux yeux. Si vous n’avez pas le temps ou pas l’envie de tout regarder, alors calez le curseur sur 1h20.47 , une découverte sublime vous attend. Mais tout est sublime dans ce film sur les Gorane, je suis certaine que si vous regardez cet extrait, vous allez revenir en arrière ! Rencontres de femmes, d’hommes fiers, courageux et si accueillants. Quelle leçon pour nous, Occidentaux parfois arrogants dans nos certitudes !

Une  telle émission qui réconcilie avec l’humanité, ne vous en privez pas ! Et dites-moi ce que vous avez ressenti. Du bonheur, j’espère, c’est tout le mal que je vous souhaite!