50 ans de mélomanie

C’est le plaisir d’un déménagement : redécouvrir des choses conservées mais oubliées, délaissées. Ce dimanche matin, je me suis attaquée à ma discothèque de 33T qui trônait tout au-dessus d’une très haute étagère IKEA et que je n’avais plus visitée depuis belle lurette, n’ayant plus de platine pour lire ces galettes. Il a fallu affronter une couche de « moumouches » d’un bon demi-centimètre, de poussière insinuée dans les pochettes mais au fil du nettoyage, que d’émotions, que de trésors redécouverts, que de souvenirs retrouvés!

Mes disques étaient de tels trésors que je notais sur la couverture la date d’acquisition. Ainsi je sais que j’ai commencé ma propre discothèque en décembre 1966. J’ai 12 ans et pour ma Saint-Nicolas, mon parrain m’offre un disque d’extraits de Turandot que j’avais repéré depuis bien longtemps au Grand-Bazar de Liège, dans l’annexe qui correspond aujourd’hui à la place Saint-Etienne.

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Il y avait là un rayon de disques classiques qui me fascinaient, des disques que je convoitais mais pas d’argent de poche à cette époque, j’étais tributaire des cadeaux qu’on me faisait. Et en attendant ce moment, j’allais vérifier à chaque promenade « en ville » si mon trésor était toujours là. Certains avaient disparu à tout jamais, d’autres m’attendaient. J’avais reçu avec ce disque comme un grand album avec des jaquettes transparentes à la taille de 33T pour protéger le premier et la promesse des suivants. Le suivant, ce fut un an plus tard, des extraits de Rosenkavalier, mon oncle et ma tante m’ayant emmenée voir Elisabeth Schwarzkopf au TRM de Bruxelles…

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Petit aparté : j’idolâtre Puccini et Strauss depuis ce temps… Passions juvéniles!!!  

Dans ma jeunesse, c’est la musique allemande qui régnait en maître à la maison. Rebelle comme toute ado, je pris le parti de l’opéra italien et de son ténor star de l’époque. Le troisième disque arriva deux ans plus tard pour fêter mon diplôme d’école moyenne… un disque, ça se méritait à l’époque !

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Comme ce temps me paraît préhistorique ! Devenue lycéenne, j’eus droit à un peu d’argent de poche (un billet de 20 francs puis de 50 francs par mois), et ce fut alors le véritable départ de ma discothèque personnelle. J’avais une grande amie vendeuse chez un disquaire célèbre à l’époque, qui m’avait prise sous son aile et qui me permettait de payer des disques sur plusieurs mois, en les mettant en réserve. Cette intégrale  des concertos de Mozart, il me fallut une année avant qu’elle ne m’appartienne!

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Transfert du rez-de-chaussée à rénover la semaine prochaine vers le second étage de quelque 300 disques. Étonnement, ravissement, émotion pour chacun qui passe entre mes mains. J’ai eu envie de faire un choix à vous présenter, comme un petit dictionnaire amoureux… J’aurais voulu tous vous les présenter, les premières intégrales verdiennes de Muti, de Levine, huuummm!!!

Allez, les premiers enregistrements d’Abbado…

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Un coffret Karajan que j’aimerais diablement réécouter… 

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Les premiers enregistrements baroques ; le premier disque, je l’avais gagné et il me donna le goût des autres, notamment quelques coffrets de la grande édition Vivaldi de Philips, celle qui fit redécouvrir ce compositeur… les Indes Galantes après une production à l’ORW naissant… 

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La découverte de Debussy par Boulez, des interprétations qui m’éblouissent encore aujourd’hui !

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Un enregistrement qui doit être complètement élimé tant je l’ai écouté, adolescente romantique avec ma cantatrice homonyme, coffret velours…

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Des disques venus de l’au-delà du Mur…

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Et cet enregistrement peu connu de Bernstein, coffret que j’avais acheté dans une solderie près de la Scala dans la somptueuse Galerie Vittorio-Emmanuele!

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C’était le temps de nouveaux ténors : le premier récital de Domingo (1969) avec quel programme, répertoire original et prise de risque maximale, tout ce qui a fait sa marque de fabrique et qui a fait de moi une amoureuse depuis 45 ans !

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Mon récital préféré de Pavarotti et un 45T de Domingo en vente à Vérone le temps de l’été 1975…

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Autographes de Rostro et de Galina…

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Et puis La Crespin qui se dépoitraille avec son humour ravageur, oh! que je voudrais l’entendre…

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Oui, que de trésors! Je les monte en exil momentané sur le palier du second étage et je contemple leurs dos avec gourmandise. Voyez vous-même vers quels voyages ils nous emmènent!

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Un bien beau dimanche musical…  Reste à me trouver une platine qui rendra justice à ces trésors sans me mettre sur la paille. Si vous avez, amis lecteurs, de bons plans, laissez-moi des références dans les commentaires!

      

2 commentaires sur “50 ans de mélomanie

  1. Génial ! J’ai ai reconnu quelques uns qui sont aussi dans ma pile 😉
    Tu pourrais les digitaliser…une platine USB ne coute pas très cher !
    Je ne vois pas de musique « zoulou »…est-ce normal ?

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  2. Christian avait acheté une platine Lenco USB mais je ne retrouve pas le logiciel… J’ai envie en réalité de faire tourner mes galettes. J’ai encore un super ampli SONY, une platine musicassettes double,une platine Minidisc, j’ai encore ma platine 33T Philips reçue pour mes 20 ans mais c’était le début des commandes digitales et elle a des ratés…

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