Je ne suis pas une wagnérienne de la première heure, convaincue pure et dure, malgré une famille acquise à la cause. J’ai apprivoisé Wagner, ou peut-être m’a-t-il apprivoisée, par des voix étonnantes qui l’interprétaient. Des barytons comme Theo Adam et Thomas Stewart, et des ténors comme Jon Vickers, son Siegmund m’a ralliée à Die Walküre. Plácido Domingo ensuite dans la même oeuvre et dans Parsifal, deux rôles où je le trouve admirable par l’alliance du bel canto et de l’expressivité dramatique propre à Wagner, l’avoir vu sur scène dans ces deux rôles, quels moments!
La nouvelle coqueluche s’appelle Jonas Kaufmann et franchement, je n’y trouve rien à redire sauf qu’il cancelled un peu trop souvent. Quand on a fait l’effort financier d’aller l’écouter et qu’il fait faux bon plus que de raison, ça fait mal et ça sent un peu le roussi comme du temps de la Caballé, ceux de ma génération comprendront.
Mais pour ce qui nous occupe aujourd’hui, pas de souci, il est là et bien là sur un CD somptueux. Je l’ai découvert sur Musiq3 avec éblouissement. Dommage qu’il n’y ait pas un peu de Parsifal mais bon, Parsifal on sait quand ça commence et pas toujours quand ça finit… L’intégrale ou le DVD du Met nous ravira.
Le plus étonnant dans ce CD et qui me l’a fait acheter, ce sont les Wesendonck Lieder. Andrea Bocelli(!) et Plácido Domingo avaient déjà enregistré Der Engel avec succès, ici nous avons le cycle complet interprété par une voix d’homme. Étonnant comme d’ailleurs en son temps Las sietes canciones populares espanolas de De Falla interprétées par José Carreras (sublime mais introuvable aujourd’hui).
Kaufmann est fascinant. Il a tout. Il est beau, joue bien, a une voix au timbre reconnaissable (un must pour moi qui déteste les voix parfaites et impersonnelles), des répertoires français (Werther!), italien (Tosca!), allemand qui ne lui résistent pas. À quand un Hermann de la Dame de Pique?
Écoutez, laissez-vous aller, c’est du Wagner, c’est beau et c’est étrange ! Bonne écoute à tous!
Une p’tite overdose du beau Jonas? Rien ne lui résiste, même pas Schubert! http://www.jonas-kaufmann.com/
Je partage votre enthousiasme, et je peux vous dire, pour avoir eu la chance de voir le récent Parsifal du MET, qu’il est, et pour longtemps, l’interprète que la planète Wagner attendait.
Quelle présence, et quelle couleur dans la voix, qui est tout sauf « clinique ».
Ci-après, je vous convie à l’entendre dans l’air « Ombra di nube » de Recife, pour y entendre ses dimunuendo et admirer la manière dont il mène son discours.
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