On est bien loin aujourd’hui en France de ce slogan…
S’il est toujours dramatique de voir être en danger de fermeture des fournisseurs de biens culturels, beaucoup de commentateurs parlent d’une mort annoncée depuis longtemps et je ne suis pas loin de partager leur avis.
Certains mettent en cause la plate-forme internet plutôt indigente, les caisses des magasins vieillottes, les efforts financiers demandés au personnel, le manque d’investisssements…
Personnellement en tant que cliente, je n’ai jamais vu une chaîne de grands magasins de cette importance enchaîner autant de bévues, peut-être anodines pour certains mais qui ont eu le talent de m’énerver !
Le premier Virgin Megastore que j’ai fréquenté fut celui de Liège dans l’îlot Saint-Michel.
Il était situé à l’angle du piétonnier, dans une sorte de cul de sac, où se trouve aujourd’hui une salle de sport. Qui avait eu l’idée saugrenue de l’installer là, quasiment invisible, alors que son grand rival, la FNAC, profitait de tous les chalands de la Place Saint-Lambert ? Un lent suicide annoncé qui dura deux ou trois ans, tout au plus. Pas de librairie, juste des CD, des cassettes video et les premiers DVD, vraiment pas de quoi affoler les Liégeois et puis il y avait ce truc absolument rédhibitoire pour un amateur de musique classique, commun à tous les Virgin que j’ai fréquentés…
Mon deuxième Virgin, ce fut celui des Champs-Elysées, l’emblématique, le mégalo. Sublime lieu.
J’ai adoré fréquenter le rayon musique classique de ce magasin lorsqu’il se trouvait au fond de l’allée ci-dessus à droite. Il était baigné de la lumière cascadant des fenêtres donnant sur les Champs… c’était magique, enfin un grand magasin où l’on pouvait choisir ses disques à la lumière naturelle ! Hélas lors de mon dernier passage, le rayon classique avait été relégué après l’angle, dans une partie aveugle du magasin avec des plafonds écrasants et une chaleur étouffante. Et là aussi, ce truc très rédhibitoire…
Le troisième : celui du Carrousel du Louvre, en face de la pyramide inversée.
Grand espace avec une très chouette librairie (un beau rayon de littérature jeunesse et de bouquins sur Paris), une papeterie sympa et le rayon de CD classiques au fond, très vaste avec des promos incessantes. On y trouvait des CD assez récents à des prix imbattables, des versions anciennes de référence, un très très beau choix de coffrets d’opéras, de récitals et de DVD… mais je n’y ai jamais rencontré un vendeur à qui demander un renseignement. Et là aussi…
Oui, là aussi, ce truc rédhibitoire comme dans les deux autres magasins : un son tonitruant contre lequel tentait de se faire entendre un air de classique, une pauvre petite mélodie fluette perpétuellement emportée par un flot ininterrompu de rock, de pop ou autre… une cacophonie énervante et frustrante à laquelle je ne pouvais résister. Pour ceux qui se souviennent de Liège, ils avaient tenter de résoudre le problème en enfermant le rayon classique dans une sorte d’aquarium, tout juste efficace pour croire avoir les oreilles au fond d’une piscine.
Cacophonie musicale généralisée avant-coureuse d’un mégastore au vrai choix de cris de colère.