Paris, quels clichés !

Paris en photos…

Et on pense Robert Doisneau (1912-1994). Sans doute le plus célèbre des photographes français à l’étranger. Avec ses photographies en noir et blanc, il illustre les petites histoires et les anecdotes des rues de Paris et de sa banlieue d’après-guerre. Témoin tantôt humoristique, tendre, nostalgique des habitants: gamins des rues, amoureux, clochards…

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DSCN0503.JPGMais hier après-midi, une visite au musée Carnavalet à Paris m’a fait découvrir l’oeuvre incroyable d’un autre grand photographe parisien: Eugène Atget (1857-1927). Il nous livre des milliers de clichés de Paris au début du XXème siècle. Après les travaux haussmaniens certes, mais le témoignage d’un monde qui disparaît puisqu’il est admis aujourd’hui que la Grande Guerre marque le tournant d’une époque, l’entrée dans la modernité telle que nous la concevons aujourd’hui. Des photos d’avant 1900, ça fait rêver, non?

Atget fut une personnalité reconnue de son vivant, vendant notamment ses clichés aux peintres mais aussi aux imprimeurs de cartes postales, et léguant beaucoup d’autres de son vivant aux archives nationales. Témoin des petits métiers, d’un habitat miséreux avec ses arrière-cours,  ses égouts à ciel ouvert, des magasins, des vêtements, mais aussi de la Seine, des lieux célèbres de Paris et du parc et du château de Versailles.

On découvre les conditions techniques rudimentaires – appareil, négatifs sur plaques, tirages extrêmement délicats présentés aujourd’hui sous conditions de lumière et d’hygrométrie rigoureuses. Mais c’est miraculeux!

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A bien regarder ces photos, on en voit beaucoup débordantes de vie simple, parfois misérable, toujours authentique. Par contre, ses clichés de rues de Paris sont vides d’habitants : il les prenait très tôt le matin.

Abbott_Berenice_Eugene_Atget-219x300.jpegAtget croisa la route de deux Américains : Man Ray, qui lui acheta des photographies revenues d’Amérique pour l’exposition, et Berenice Abbott qui le photographia et s’inspira de ses travaux. Comparons le cliché d’Atget à gauche et le célèbre Flatiron d’Abbott à droite…

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Le lien de l’exposition du musée Carnavalet :

http://carnavalet.paris.fr/fr/expositions/eugene-atget-paris

Un autre chouette lien avec des centaines de clichés à couper le souffle : 

http://expositions.bnf.fr/atget/index.htm

Si vous passez par Paris, allez voir l’expo! L’émotion de contempler en vrai ces précieux témoignages fragiles et centenaires donne des frissons et tire des larmes! Dans la maison de Madame de Sévigné en plus, quel luxe!

Jusqu’au 29 juillet – 7€ – un superbe catalogue vendu à la boutique reprenant toutes les photos exposées (45€)

Berenice Abbott vaut aussi le détour… Le maître et « l’élève » avec cette fois, en toile de fond, New York. Regardez ses clichés à l’aide de Google images, le top, vous allez raffoler!

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Demain, je vous mets au vert. Tchuss, les amis!