Ce samedi s’annonçait radieux. Le piquant vent de nordet avait nettoyé les contours et ravivé les couleurs du jardin des Tuileries, le ciel était moutonneux juste ce qu’il faut pour le relief.
Mon programme du jour : une expo au Musée d’Orsay.
Ce n’est pas l’Arbre des voyelles de Penone gisant comme déraciné qui entame mon enthousiame muséal, mais bien la splendeur du jour. Vais-je m’enfermer ou partir sous la lumière dorée, le nez au vent au gré de mes folles envies pédestres, libre, libre !
Je vais m’employer à ce qu’il y ait du temps pour les deux.
C’est la fête impériale qui m’appelle tout d’abord.
Une fois dans son aura, le sémillant trentenaire qu’est le musée d’Orsay vous la joue ivresse irrésistible. Et la porte passée, cuite, vous êtes cuite. Vous vous laissez faire avec volupté… Du régal, rien que du régal!
Le lieu. Oui, le lieu d’abord.
Une ancienne gare qui fut construite pour l’expo de 1900 et resta en fonction jusque dans les années 60, abandonnée ensuite à cause de ses quais trop courts pour les convois modernes.
Après, les amis, elle eut chaud aux fesses!
Abandonnée et réinvestie mille fois, c’est Giscard qui la sauva de la démolition et nous évita ça… Ouf!
Ah oui, rien que pour ça, je l’aurais bien invité à dîner a casa, moi! Même s’il apparaît comme un handicapé de la culture face à ses contemporains Pompidou, Mitterrand et Chirac, il fit classer le bâtiment et lança la réhabilitation.
Première réhabilitation d’un bâtiment industriel à des fins culturelles, c’est lui! Merci, VGE!
En bord de Seine, l’eau est souvent menaçante. Pas plus tard que l’hiver dernier, cote d’alerte et collections préservées. Auparavant en 1910 pendant l’inondation historique, et lors de son abandon avec déjà le rêve d’après…
Se retrouver, encore se retrouver dans le grand hall, c’est toujours une émotion. Et il y a toujours des choses à découvrir…
Je m’étais donné une heure pour baguenauder (mais avec l’obligation d’aller saluer quelques tableaux dont je vous parlerai demain ou après…). Alors, j’ai décidé avant de prendre ces horribles escalators vers l’impressionnisme, de m’arrêter à l’espace Opéra. De Paris, s’entend. J’en reviens à Napoléon III.
Et là, boum, j’ai l’impression d’avoir été aveugle à chaque visite! D’abord cette extraordinaire maquette sous verre… On marche, on danse sur le quartier de l’Opéra!
Il y a aussi Carpeaux…
Vous allez à gauche et vous découvrez la saga de la construction de l’Opéra de Paris. Garnier avait des challengers et pas des moindres, Viollet-Leduc! Le plafond d’avant Chagall, pas si lointain dans le temps, mais si désuet…
À droite, la maquette de l’Opéra Garnier et sa machinerie, des reconstitutions de décors…
Beaucoup d’autres choses passionnantes à découvrir dans cette petite section qui vous mène à ces horribles escalators puis vers le paradis impressionniste. Heureusement qu’on sait où on va, car ces escaliers mécaniques sont dignes du pire Prisunic! Allez, on va prendre l’air!
Le Salon de l’Horloge
Et après des échappées aériennes et vibrantes entre les tableaux les plus célèbres du monde. Un p’tit coup d’air, faut bien ça devant tant de chefs-d’oeuvre! Sauf que l’extérieur est aussi enchanteur…
Et dans cette gare devenue musée, il y a une salle des fêtes qui vous laisse à chaque fois la tête à l’envers…
À la recherche de Seurat et de Signac, salles fermées. Mais balade dans les coursives et l’oeil se régale encore et toujours!
Oui, tempus fugit! Et à Paris, il est toujours trop court…
Voici un superbe lien pour découvrir l’histoire d’Orsay!
http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/de-la-gare-au-musee-dorsay-renove.html
Et pour tordre le cou à une erreur fréquente sur le Net, ce n’est pas à la gare d’Orsay que le fameux train a traversé la façade… C’est à la gare Montparnasse. Jamais eu de vapeur à Orsay et l’accident date de 1895, la gare n’était pas encore construite!