Ne boudons pas notre plaisir. The Monuments Men est un chouette film divertissant et à la distribution alléchante. Certes typiquement américain, pétri de bons sentiments et un peu trop superficiel à mon goût, mais qui a le mérite de mettre en lumière un épisode de la 2ème guerre mondiale peu connu du grand public : sur l’ordre d’Hitler, le pillage des musées européens et des collections appartenant à des juifs, la destruction des tableaux de l’art « dégénéré » par les nazis ; les tentatives de sauvegarde et la recherche des oeuvres d’art subtilisées, par les Alliés et le petit bataillon des Monuments Men.
Ces fameux Monuments Men existèrent bel et bien. En voici sur cette photo aidant la population à mettre à l’abri une Vierge de l’église de La Gleize (Ardennes belges).
Ils ont tout d’abord fait l’objet d’un livre: http://www.editions-jclattes.fr/livre-monuments-men-robert-edsel-319044 qui inspira ensuite le film. L’auteur mentionne dans le titre le nom de Rose Valland (et non pas Vaillant)et son action au Musée du Jeu de Paume à Paris. Une plaque commémorative y a d’ailleurs été installée afin que les mateurs d’art sachent ce qu’ils lui doivent.
Un lien pour en savoir plus…
http://www.veroniquechemla.info/2010/05/la-dame-du-jeu-de-paume-rose-valland.html
L’action de Rose Valland est aussi mise en exergue dans le film Le Train ( le personnage de Melle Villard joué par Suzanne Flon) dont le scénario est en partie inspiré de son livre Le Front de l’art. Dans Monuments Men, c’est le personnage de Claire Simone interprétée par Cate Blanchett.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Train_(1964)
Mais Rose Valland ne fut pas la seule.
Le film The Monuments Men m’a fait repenser à une lecture d’il y a bien des années et qui racontait ces actions muséales. En effet dès le début de 1939 avant la déclaration de guerre, les conservateurs et les employés des Musées de France avaient entrepris un grand sauvetage. Les oeuvres les plus significatives, et sans doute celles qui seraient les plus prisées des Allemands, furent déplacées des grands musées, déménagées par camions, voitures particulières et même roulées sous le bras ou dans des valises, et cachées dans des églises ou des châteaux peu connus des campagnes françaises.
C’est ce que raconte Frédérique Hébrard dans La Chambre de Goethe.
La petite Frédérique habitait au Château de Versailles. Ses parents étaient conservateurs au Musée du Louvre (son papa André Chamson fut également un célèbre écrivain et grande figure républicaine de la Guerre d’Espagne et du Front Populaire). La guerre approchant, ils transportent tout d’abord les oeuvres (dont la Joconde) à Chambord. Puis ils envoient la petite fille à l’abri dans sa famille protestante à Nîmes puis dans le pays cévenol. Ils la rejoignent, traversant toute l’Ardèche à pieds, emportant sous le bras quelques tableaux dont un Poussin… Ils participent à la résistance et finissent par s’établir à Montauban, cachant de nombreuses oeuvres du Louvre (dont la Joconde) au Musée Ingres.
Leurs amis conservateurs s’éparpillent ainsi dans toute la zone libre avec la même mission. Des hommes et des femmes ordinaires (Sa maman Lucie Mazauric conserve son poste au Louvre et traverse régulièrement la ligne de démarcation) qui à nos yeux et au su aujourd’hui des risques encourus, sont de véritables héros eux aussi. Un livre dont je vous recommande chaudement la lecture (comme d’ailleurs bon nombre de ceux de Frédérique Hébrard, véritable auteur humaniste dont le talent est un rien occulté par le fait qu’elle est l’épouse du comédien Louis Velle et auteur de scénarii de séries télévisées populaires).
Les Monuments Men, Rose Valland et la saga des conservateurs de musées se croisent dans l’extraordinaire film Le musée d’Hitler (où apparaît d’ailleurs Frédérique Hébrard). Je vous le propose ci-dessous en cinq épisodes. C’est une enquête passionnante, extrêmement bien documentée et orchestrée avec suspense, mieux que le Da Vinci Code, mieux décidément que Monuments Men (On peut imaginer que Clooney l’ait visionné et que son film en soit une version hollywoodienne abrégée et édulcorée…) ! Disponible aussi en DVD.
(P.S. je ne suis pas responsable de la « fôte » d’orthographe de l’éditeur…)
par Super_Resistence
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http://www.tagtele.com/videos/voir/58350/
Le lien ci-dessus vous permet de voir le film en entier mais n’ayant de « code embed », il doit se visionner sur ce site, attention un peu long à télécharger…
Ci-contre, la couverture du DVD.
(Ce film documentaire est aussi passé sur ARTE en février 2014, je crois)
Et décidément, oui, je vais vous reparler bientôt de Frédérique Hébrard, « une bien belle personne » comme on dit aujourd’hui. Je vais profiter des vacances pour relire quelques-unes de ses oeuvres, et puis je vous ferai partager!
Hola…un tel dossier bien complet attendra dimanche et une grande disponibilité!
Je me réjouis d’avance de tout ce que je vais découvrir!
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Tu as raison, prends ton temps, le documentaire en vaut la peine!
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