Ras la pédale!

Traditionnellement, mes après-midi de juillet sont consacrées aux retransmissions des étapes du Tour de France. C’est un rituel qui me comble de joie : la France est si belle ! Et cette année, France 2 a renforcé la beauté de ses prises de vue grâce à des drones qui envoient des images spectaculaires à couper le souffle.

Hier j’ai enfin pu mettre un nom sur un village que j’admirais du TGV sud-est : Châtillon d’Azergues. À chaque passage, je prenais des points de repère : pas loin de la ligne TGV ni de l’A89, dans le Beaujolais à l’ouest de Lyon, j’avais beau le chercher sur la carte Michelin depuis des années, sans succès, et hier soudain, je le découvre sur le petit écran ! Il ne me reste plus, quand j’aurai mon permis de conduire, qu’à aller le visiter!

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Mais dans le Tour de France, j’aime aussi la performance sportive des coureurs, les tactiques mises en oeuvre par les équipiers, la théâtralité de la victoire ou de la défaite, le courage de ces hommes. Et je ne suis pas la seule, à en juger la foule au bord des routes. Aucun tour ne draine autant de fans : le Giro ou la Vuelta se déroulent sur des routes vides de spectateurs. Ici, les abords sont noirs de monde…

Alors je ne supporte plus qu’avant le départ de cette manifestation sportive, on sorte comme par hasard de vieilles histoires de dopage ; que devant l’exploit d’un coureur, on mette tout de suite en doute l’honnêteté de celui-ci. Quand on assiste à un 100m d’Ussain Bolt, un match de tennis de Federer qui dure  5 heures en plein soleil, un championnat où les footballeurs enchaînent les matches tous les 3 ou 4 jours, met-on tout de suite en exergue le fait que ces athlètes ne marchent peut-être pas seulement « à l’eau claire »?

Comme je le lisais dans un article de journal, le cyclisme est le seul sport où il ne fait pas bon battre les performances des anciens, on devient tout de suite suspect… Que c’est profondément injuste !

Pourquoi cet acharnement ? Personnellement, j’y vois deux raisons : d’abord l’aspect populaire de ce sport. C’est le seul auquel le public peut assister sans rien payer, c’est le peuple qui est au bord des routes. Aux yeux d’une certaine élite, que c’est vulgaire ! Il faut absolument leur expliquer, à tous ces gens, que ceux qu’ils applaudissent les dupent ! Ensuite, toujours pour cette élite, les coureurs sont de gros bétas, pas intellos pour un sou, prêts à avaler n’importe quelle pilule…

Que leur répondre?

Que de grands auteurs de la littérature française ont écrit des pages inspirées sur ce sport qui les passionnait ; que bon nombre de coureurs sont aujourd’hui au moins trilingues, universitaires ou titulaires de diplômes supérieurs ; que le cyclisme est à la pointe des techniques d’aérodynamisme et de matériaux révolutionnaires ; qu’au bord des routes se mêlent toutes les classes sociales dans un même élan festif.

Qu’on confonde les gros tricheurs, d’accord, mais qu’on cesse de vouloir faire mettre pied à terre ces sportifs au nom d’une éthique intransigeante et discriminatoire à leur égard. S’il y a des repentis du dopage dans le cyclisme, il y a aussi dans d’autres sports d’anciens champions qui ont avoué et des vedettes d’aujourd’hui « qui ont été prises par la patrouille » et dont on ne remet pas sans cesse en doute leurs performances actuelles.

Voilà, c’est dit!

Alors pour cette dernière semaine, je vais me régaler : la Provence et les Alpes, deux régions que je connais bien, que je ne me lasse pas de redécouvrir tout au long de la Grande Boucle. Et puis chapeau, messieurs les coureurs, pour le spectacle si passionnant que vous m’offrez.

C’est souvent émouvant comme un opéra. Respect à vous.

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