Inspecteur W.A.M.

Mes collègues de travail s’amusent beaucoup quand je leur dis que je vais à Paris, elles appellent cela « le tour Gibert jeune Joseph ». Et c’est vrai que c’est pour moi une grande joie d’aller fureter chez Gibert Jeune et Gibert Joseph, boulevard St Michel. Ces monstrueuses librairies ne sont pas spécialement agréables d’ambiance mais on y fait des affaires en or. Que vous alliez au rayon jeunesse ou au rayon romans adultes dans toutes les déclinaisons du genre, vous trouvez sur une même étagère, côte à côte, des exemplaires d’un même livre mais certains à -50%: édition un peu ancienne, couverture un rien défraîchie ou aucune raison notable! Des soldes toute l’année et pas sur des rossignols. Retenez l’adresse et allez-y faire un tour.

Cette politique de vente permet d’élargir mon budget « bouquins » et souvent d’acquérir des ouvrages un peu chers ou dont l’auteur m’est parfaitement inconnu.

C’est le cas de Bernard Bastable. Vous connaissez? Moi, jamais entendu parler…

Et cet auteur ose tout. Pensez : Il nous transporte au XIXème siècle et imagine le compositeur Mozart vieillissant  vivant en Angleterre (Mozart étant mort en 1791). Notre Wolfgang Amadeus Mozart se trouve mêlé à des crimes, complice et enquêteur tout à la fois! Deux livres relatent ses exploits:

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Je n’ai encore lu que « Un requiem pour Mozart ». Nous sommes à Londres en 1820 et Mozart court, comme toujours, après le cacheton. S’annoncent le couronnement de Georges V et l’espoir de la création d’un nouvel opéra pour la circonstance. Mozart pense aux Joyeuses Commères de Windsor, entame la composition mais doit se battre contre la « Rossinite » aiguë des imprésarios… Un crime est alors commis au théâtre, et c’est le prétexte pour l’auteur de nous faire découvrir l’envers peu reluisant du décor, des platitudes et humiliations concédées par les artistes, de leurs vies quémandeuses toujours sur le fil du rasoir de la banqueroute. Il y a les divas et leurs caprices, les directeurs et leur pingrerie, le musicien qui malgré tout survit plein d’enthousiasme et sûr de son génie. L’intrigue est un peu mince, mais bien menée et très humoristique. J’acquerrai donc le second ouvrage et le lirai avec grand plaisir.

Mais au fait, qui est ce Bernard Bastable?

Pseudonyme d’un auteur anglais très renommé outre-Manche : Robert Barnard. Couvert de récompenses (des Awards comme s’il en pleuvait), il trouve son inspiration dans les oeuvres d’Agatha Christie et d’Emily Brontë. Il crée le personnage de Perry Trethowan, superintendant à Scotland Yard, puis Charlie Peace, inspecteur dans le Yorkshire. Malgré cet énorme succès, peu d’oeuvres sont traduites en français: Du sang bleu sur les mainsAttachement fatal, Fils à maman (aux éditions du Masque).

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 fils-maman-L-uep47q-175x130.jpeg                                                   Drôle de choix des éditeurs français de se priver ainsi du succès jamais démenti d’un auteur si prolifique!

Alors si vous êtes amateur du genre, n’hésitez pas : en français ou en anglais!