Depuis le fameux Napoléon Premier Consul d’Ingres (avec le plan d’Amercoeur sous la main et la feue cathédrale Saint-Lambert en arrière-plan), puis l’incroyable vente de Lucerne en 1939 durant laquelle la Ville de Liège acquit des chefs-d’oeuvre de Gauguin, Chagall, Matisse, Kokoschka ou encore Picasso les préservant ainsi de la destruction en temps qu’art considéré comme dégénéré par le 3ème Reich
Ces merveilles et bien d’autres ont beaucoup voyagé dans la Cité ardente. On peut espérer qu’elles ont atteint leur port d’attache définitif depuis ce début mai 2016.
Premier lieu d’installation que je leur aie connu puisque j’y passais au moins une fois par jour : le Musée des Beaux-arts, situé rue de l’Académie (quartier Hocheporte). Il avait survécu aux bombardements de la guerre (on l’aperçoit au fond dans le tournant de la rue) et trôna comme un temple antique fané et compassé jusqu’en 1979.
Date à laquelle le quartier fut à nouveau éventré, par les travaux de modernisation de la jonction Cadran-Fontainebleau. Il disparut sous les marteaux-piqueurs.
Et les tableaux, me direz-vous? En route pour un premier exil vers le MAMAC (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain) au parc de la Boverie jusqu’en 2011.
Le lieu n’était guère reluisant, prenant déjà l’eau de toute part dans un semi-abandon ; Liège était alors atteinte de la bétonite aiguë des frères Demarche et de l’échevin Goldine qui démolirent joyeusement tous les hôtels de maître en bord de Meuse pour les remplacer par des buildings aussi sinistres que ceux de la Côte, transformèrent les quais en autoroutes urbaines et entamèrent le sac de la place Saint-Lambert. Alors, ce machin sur une île, au milieu d’un jardin, bof… Aucun intérêt pour eux.
Et pourtant ! Le bâtiment aurait demandé bien de la considération, seul rescapé de l’Exposition Universelle de 1905 qui se déploya en amont de Liège, entre le bassin sidérurgique et la ville. Ci-dessous deux photos que j’ai prises d’un fabuleux plan dessiné présenté lors de l’expo 14-18 au Musée de la Vie wallonne. Le futur MAMAC figure en bas de l’image devant une pièce d’eau, puis un gros-plan (pardon pour les reflets des vitrines…)
Et en 2011? L’état du bâtiment est devenu ô combien problématique mais la vision des choses a changé. Il devient précieux, si précieux qu’on demanda à l’éminent architecte Rudy Ricciotti, celui du MUCEM de Marseille, de venir à son chevet, de le guérir et mieux peut-être de lui rendre une nouvelle jeunesse. OK pour le deal, mais le temps de la métamorphose, quid des collections?
On invente alors le BAL. Sinistre buncker au centre ville, il remplit cependant courageusement son office avec de superbes expos temporaires et surtout la bonne conservation des collections. Une fresque d’Okuda San Miguel vint l’égayer et lui donner un peu d’aura.
Mai 2016. Dernier déménagement pour retrouver la splendeur perdue, vers quel écrin! Le revoilou, le vieux truc cra-cra branlant de 1905!
Le musée des Beaux-arts, le Bal et puis la Boverie. On arrive au terme des 3B, d’une errance enfin contenue et magnifiée.
Je n’ai pas encore visité l’intérieur, trop de monde lors de l’ouverture, des dizaines de milliers de personnes ont salué cette renaissance, comment ne pas s’en réjouir?!
Mais tout de même ces photos de l’intérieur et de la nouvelle extension donnent envie!
Et puis le premier partenariat avec le Louvre commence… Somptueux!
La prochaine fois, je vous parlerai de la nouvelle passerelle qui vibra, tangua sous le flot de milliers de Liégeois enthousiastes. Pour la stabiliser, une solution, juste une chiquenaude de ma part, bien placée!
Joli comme tout, la belle au bois dormant est revenue à la vie jouissive!
Tu vas te régaler, ma chère, que de belles expos en perspective!
Et le beau temps en prime, à ce que je vois……votre ville est un petit bijou!
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