Le plateau du Heysel, un lieu historique de Bruxelles.
Propriété du roi Léopold II, le plateau du Heysel fut acquis par la Ville de Bruxelles afin de créer un parc plus grand que celui du Cinquantenaire pour fêter le centenaire de l’indépendance du pays. L’architecte Joseph Van Neck y construisit donc pour l’occasion le Palais du Centenaire, le futur Palais 5, une prouesse extraordinaire pour l’époque avec des voûtes en béton d’un seul tenant dues au génie de Louis Baes. Pour la petite histoire, le sculpteur Égide Rombeaux fut chargé de la statuaire allégorique du fronton, aidé dans ce travail par Zhan Chongren – mieux connu sous le nom de Tchang, l’ami d’Hergé. Une exposition s’y tint donc en 1935.
Mais pour nous tous, le plateau du Heysel symbolise l’Exposition Universelle de 1958 qui sacra la petite Belgique comme une grande puissance coloniale, économique et industrielle des trente glorieuses. Ne reste de cet événement extraordinaire dont nous avons encore tous la nostalgie que l’Atomium, représentation d’un atome de fer. Pas étonnant alors qu’il se présente sous cet aspect au petit matin de ce samedi de septembre…
Sur le plateau du Heysel donc. Nous étions là pour découvrir l’exposition sur le Titanic.
Nous avons cheminé pendant 3 heures dans la reconstitution d’une histoire mille fois racontée et pourtant qui prend ici toute sa force émotive. Plus efficace qu’un scénario catastrophe hollywoodien: un fleuron de technologie et de luxe qui va anéantir ou marquer à jamais la vie de ses passagers. Certes on y voit de nombreuses pièces remontées du fond des mers, de la vaisselle, des effets personnels mais rien de spectaculaire sorti des eaux, l’essentiel de la carcasse étant resté à presque 4000 m de fond. On joue ici plutôt la carte de la découverte de ce paquebot luxueux, de la vie quotidienne à son bord et des destins brisés.
À l’entrée, on vous remet une copie de la carte d’embarquement d’un passager et au bout du voyage, vous pourrez rechercher son nom dans les victimes ou les rescapés. Le hasard a voulu qu’on me remette celle du seul homme de couleur à bord…
Il périt mais sa femme et ses deux petites filles survécurent. Tout comme eux, la majeure partie des passagers de deuxième et de troisième classes avaient réservé leur traversée sur d’autres bateaux mais ils furent tranférés sur le Titanic en raison d’une grève des mineurs qui bloquait la livraison de charbon indispensable aux machines à vapeur. Tout le combustible disponible avait été réquisitionné pour le Titanic afin qu’il puisse entamer son voyage inaugural le jour dit…
L’exposition a aussi le grand mérite de nous faire partager le destin des Belges à bord. Ils étaient 26 et 7 survécurent. Un seul Wallon: Georges Krins, brillant violoniste dans l’orchestre qui continua de jouer pendant tout le naufrage. On voit à la fin de l’expo ce projet de stèle. Une souscription fut ouverte, le projet avança jusqu’en 1914. Apparemment les pierres furent stockées à Angleur puis dans le jardin de l’église Saint-Jacques à Liège et enfin disparurent pendant la Première Guerre mondiale… Des traces de sa vie et de sa famille demeurent cependant à Spa.
http://www.sparealites.be/georges-krins-le-musicien-spadois-du-titanic
Les autres passagers étaient pour la plupart des paysans flamands saisonniers. Mais pas tous…
Au total, une belle expérience que je vous recommande, l’expo est prolongée jusqu’au 30 novembre et franchement, il n’y a plus foule, idéal pour déambuler à l’aise avec un audio-guide (compris dans le prix d’entrée) deux versions : adultes et enfants. Commentaire très bien fait.
À la sortie au milieu de l’après-midi, il faisait beau et l’Atomium nous a fait de l’oeil…
On y a eu notre petit quart d’heure narcissique auprès de la sculpture RockGrowth Atomium et le travail de l’artiste Arik Levy…
Et puis sur les conseils de notre guide Michel, nous sommes partis vers The Village, une sorte de reconstitution de « La Belgique joyeuse » de l’Expo 58.
Cela me permit de faire pas mal de photos que je vous présente dans un album ci-contre à droite. L’Atomium, comme la Tour Eiffel, inspire les photographes… Je vous y réserve quelques clichés assez spectaculaires.