Addio del passato, caro maestro

« En avril 1956, je pris part à un concours de piano à Naples. J’y avais été envoyé par Carlo Zecchi, j’avais obtenu un diplôme après avoir suivi ses cours de piano à l’Académie Sainte-Cécile de Rome. L’été suivant, je m’inscrivis à ses cours de direction à Sienne. Je l’avais rencontré à Salzbourg, où j’avais joué pour lui. Il s’était montré extrêmement aimable, et m’avait encouragé à poursuivre mes études de direction d’orchestre. Ses cours marquèrent le début de mon amitié avec deux de ses élèves: Claudio Abbado et Zubin Mehta, qui étaient dans la même classe que moi. il y a une affiche dans le foyer des musiciens de la Philharmonie de Berlin. c’est moi qui en ai fait cadeau à l’orchestre. je l’ai trouvée dans l’ancienne maison de mes parents. il s’agit de l’affiche du premier concert de cet été 1956, où nous dirigions tous les trois! Claudio et Zubin ont, respectivement dix et six ans de plus que moi ; pourtant nous nous entendions à merveille pour nous adonner ensemble à toutes sortes de gamineries. »

Daniel Barenboim, Une vie en musique  

(Claudio avait 24 ans, Zubin 20 ans et Dany 14 ans… quelle brochette! )

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C’est lorsqu’un de ses musiciens disparaît que l’on mesure l’attachement d’un peuple à la musique et on peut dire que Milan n’a pas failli à sa réputation. Lundi dernier dans la nuit froide, une foule immense a rendu hommage à Claudio Abbado sur la place Giuseppe Verdi, face au Teatro alla Scala, toutes portes ouvertes et salle vide avec sur la scène, l’orchestre et Daniel Barenboim jouant la marche funèbre de la 3ème symphonie de Beethoven.

Témoignage enregistré par la RAI dans des conditions un rien étonnantes ! Le son sur la place est inexistant, celui de l’intérieur du théâtre ne nous parvient distinctement qu’à partir de 3m50 environ. Mais l’émotion est palpable… jugez par vous-mêmes.

Sans aucun doute un hommage populaire et fervent qui aurait plu au maestro qui, dans ses années milanaises notamment, s’est tellement battu pour l’accès à la culture. Glorieuses années de combat avec Giorgio Strehler sur fond de Brigades rouges, d’attentats et d’assassinats.

Le reportage in situ d’une blogueuse (descendre un peu sur la page, au 27 janvier) : http://operachic.typepad.com/ 

Sur le site de la Scala, un autre hommage  en italien et en anglais : 

http://www.teatroallascala.org/it/stagione/abbado-per-sempre.html

http://www.teatroallascala.org/en/season/abbado-forever.html