Il y a tout juste quatre ans débutaient les confinements COVID. Le premier fut une assignation à résidence autoritaire en l’espace d’un week-end, un K-O avec ressac mortifère de toutes nos certitudes. Le second, avec certes un goût amer de déjà vu et de résignation, mais également un fol espoir en les vaccins et le lent retour à la vie d’avant. Devant ce cauchemar d’un autre temps, où l’on vous annonçait chaque jour plusieurs centaines de décès rien que dans notre petit royaume de Belgique, les réseaux sociaux se mobilisèrent pour tenter de briser au moins les solitudes et tisser des liens ténus de solidarité. Pour ma part, je postais tous les jours sur Facebook une photo personnelle avec un peu de beauté ou d’optimisme. Et sur mon blog, un petit extrait littéraire choisi au départ d’un mot. Que de travail pour trouver et choisir, mais c’était un merveilleux challenge pour garder la tête hors de l’eau et vaincre la solitude, la mienne et celle de mes amis. Il y en eut 134, du 26 avril 2020 avec « trottoir » jusqu’au 25 février 2021 avec « vaccin ». On a atteint le nombre de 135 fin 2021 ; là, c’était pour la beauté du geste et de la littérature. Nous étions sauvés et la vie reprenait doucement. Il y eut plus tard le 136, « mains » et puis le 137, « entente » autour de mon cher Stefan Zweig que j’aurais tellement aimé pouvoir lire en allemand (décidément malgré tous mes efforts pas à ce niveau, hélas). Ces petits relents en 2021 pour s’éloigner petit à petit de la tragédie. Tout est à lire ou à relire si vous le désirez dans les archives du blog.
À nous désormais les petits extraits juste pour le plaisir littéraire. Et voici le premier.
Pour le plaisir, disais-je. Mais quand on aborde l’est de l’Europe, rien n’est simple quelle que soit l’époque. L’homme à l’oeuvre abordée mérite une « petite » impro.

Juif lituanien russophone, émigré en Pologne dont il apprend la langue pendant sa scolarité ; tout en étant éduqué à la maison en français par sa mère qui lui prédit de toutes ses forces, lui petit indigent, un avenir glorieux dans la patrie de Victor Hugo, son dieu. Le voilà effectivement Compagnon de la Libération du Général de Gaulle puis membre du corps diplomatique jusqu’au grade d’ambassadeur de France. Et une incroyable épopée littéraire jusqu’à mystifier le plus célèbre jury littéraire, deux fois le Goncourt! C’est lui, Roman Kacew.
Une incroyable saga d’amour maternel bien connue mais que je découvre en vrai à la lecture du feu d’artifices des mots du fils. Et puis comment peut-on écrire avec tant de flamboyance sans être francophone d’origine? C’est doublement jouissif ! À vous un extrait dans le prochain post!